Lundi 26 juin à partir de 14 heures, des dizaines de milliers de lycéens et étudiants en réorientation avaient rendez-vous sur la plate-forme Admission post-bac (APB 2017) pour découvrir les résultats de la seconde phase d’admission. Les chiffres rendus publics par le ministère en fin d’après-midi montrent une amélioration sensible par rapport à ceux de la première phase, avec une baisse du tirage au sort à l’entrée en licence.

Cette étape intervient après une première phase d’admission, du 8 au 13 juin, qui avait vu 49,5 % des candidats recevoir une réponse positive sur leur vœu nº 1. Plus de 80 % des candidats avaient, par ailleurs, reçu une proposition dès le premier tour, un chiffre sensiblement meilleur que celui de l’année dernière.

Mais sur les réseaux sociaux et dans les médias, l’attention s’est avant tout porté ces dernières semaines sur les 156 000 candidats environ n’ayant pas reçu de propositions, lors de la première phase. Non pas que cette situation soit exceptionnelle, puisque 147 000 candidats étaient aussi concernés l’année dernière à la même époque (un ratio sensiblement équivalent aux années précédentes), mais parce que nombre d’entre eux ont été mis cette année sur liste d’attente dans des filières universitaires en théorie ouvertes à tous.

Un peu moins de tirage au sort

Parmi ces candidats « en attente » figuraient les postulants aux 169 filières qui, cette année, ont utilisé le tirage au sort pour départager les candidats. La situation s’améliore puisque « au 26 juin, le nombre de filières en tension a diminué pour s’établir à 115 », note le ministère dans un communiqué. Le tirage au sort demeure cependant plus important qu’en 2016, où 78 filières avaient été concernées.

En raison de la hausse démographique à l’entrée de l’université (+ 46 000 étudiants par rapport à 2016) et faute de pouvoir départager autrement les candidats – l’université française étant non sélective, cette procédure est utilisée depuis quelques années pour exclure les candidats prioritaires en surnombre. Elle concernait, jusqu’à aujourd’hui, avant tout les filières « en tension » telles que droit, psychologie ou sport (Staps). Les chiffres fournis, lundi 26 juin, par le ministère changent un peu ce paysage : « la filière Staps correspond à 42 de ces 115 formations (soit 36,5 % du total). Les autres mentions le plus fréquemment concernées sont les sciences de l’éducation (12 formations), les arts du spectacle (6 formations), psychologie (4 formations), droit (4 formations), information et communication (4 formations). »

La Paces sort des filières « en tension »

Concernant la filière santé (Paces), qui donne notamment accès aux études de médecine, pour laquelle le tirage au sort a été, pour la première fois, utilisé cette année en Ile-de-France, ce qui avait débouché sur la mise à l’écart de 857 candidats, le ministère précise que « tous les candidats ayant placé en vœu 1 absolu de secteur la Paces en Ile-de-France se sont [finalement] vus proposer une place », comme il s’y était engagé le 9 juin. La filière Paces ne fait donc plus partie des formations en tension au niveau national.

Tout en promettant de réduire au maximum son utilisation cette année, Frédérique Vidal, la nouvelle ministre de l’enseignement supérieur, s’est engagée à supprimer l’utilisation du tirage au sort à la rentrée 2018, cette pratique faisant l’unanimité contre elle. Elle n’est « ni juste ni souhaitable » répète encore la ministre dans le communiqué de lundi.

Moins de tirage au sort sur les « pastilles vertes »

Autre sujet de crispation cette année : la situation des bacheliers généraux mis sur liste d’attente, même sur leur vœu de « pastille verte ». Depuis 2016, dans un objectif de diminution du nombre de candidats sans affectation à l’issue de la procédure APB, ces lycéens sont en effet obligés de formuler au moins un vœu dans une filière universitaire dite « libre », symbolisé sur le portail par une pastille verte, licence qui accueille habituellement tous les candidats.

Sauf que cette année, face aussi à l’afflux de candidats dans ces filières, près d’un tiers d’entre elles (517 sur 1 511) n’a pas pu accueillir tout le monde et ont privilégié, comme elles en ont le droit, les candidats de l’académie les ayant placés en premier vœu. Lors de la première phase, 55 ont en plus dû utiliser le tirage au sort pour départager les candidats encore trop nombreux après application de ces critères. Pour cette deuxième phase, « on compte dix-neuf formations pastilles vertes [concernées par le tirage au sort], soit trente-six de moins que lors de la première phase », se félicite le ministère.

Il ne précise pas le nombre de filières à pastille verte qui, même si elles n’ont pas utilisé le tirage au sort, ne sont toujours pas en mesure de satisfaire toutes les demandes. Ainsi, des candidats qui ont fait de ces formations des vœux non prioritaires peuvent à nouveau y être sur liste d’attente.

Si la situation s’est améliorée depuis le 8 juin, nombre de candidats se retrouvent encore aujourd’hui sans proposition lors de cette seconde phase d’APB. Sur les réseaux sociaux, certains en appellent même directement au président de la République pour les aider.

Les candidats encore dans l’attente d’une réponse pourront compter sur la troisième phase d’APB (du 14 au 19 juillet), qui fait traditionnellement plus bouger les lignes, les lycéens ayant échoué au bac libérant des places. Ainsi que sur la procédure complémentaire d’APB, qui ouvre, mardi 27 juin, et qui se prolongera jusqu’à la fin du mois de septembre. Avec une nouveauté de taille : il est désormais possible, pour les candidats déçus des réponses obtenues lors de la procédure normale, de postuler dans le cadre de la procédure complémentaire, sans renoncer à leurs précédents vœux.