Le conseil d’administration a eu lieu lundi 26 juin. | BEHROUZ MEHRI / AFP

Lourdement endetté après une massive campagne de rappels d’airbags défectueux, l’équipementier automobile japonais Takata a annoncé avoir déposé le bilan lundi 26 juin. Cette procédure a été réalisée « auprès d’un tribunal de Tokyo et aux Etats-Unis », a précisé à l’AFP un porte-parole de Takata, à l’issue d’un conseil d’administration.

La nouvelle a fait la Une des médias locaux. Le quotidien économique Nikkei a écrit dans la nuit que Takata devait tenir dans les heures à venir un conseil d’administration et enclencher dans la foulée une procédure de redressement judiciaire auprès d’un tribunal de Tokyo. Sa filiale américaine TK Holdings, basé dans l’Etat du Michigan, va parallèlement se placer sous la protection du chapitre 11 sur les faillites.

La chaîne publique NHK, sans citer de source, a fait savoir pour sa part avant l’ouverture de la Bourse que la décision avait d’ores et déjà été prise. Le Tokyo Stock Exchange (TSE) a aussitôt annoncé la suspension des transactions sur le titre dans l’attente de « la confirmation de la véracité » de ces informations de presse.

Une ardoise de plus de 8 milliards d’euros

Dans un communiqué, le groupe a précisé avoir conclu un accord pour vendre ses principales activités à Key Safety Systems (KSS), un équipementier américain contrôlé par le chinois Ningbo Joyson Electronic, pour le montant de 175 milliards de yens (1,4 milliard d’euros).

« KSS va acquérir l’essentiel des actifs de Takata, à l’exception de certains actifs et opérations liés aux coussins de sécurité » mis en cause dans le scandale, a déclaré la firme américaine dans un document distinct. La combinaison des deux ensembles formera « un fournisseur de premier plan avec environ 60 000 salariés dans 23 pays », a-t-elle ajouté, promettant de maintenir les effectifs de Takata et ses usines au Japon.

La compagnie japonaise laisse derrière elle une ardoise de plus de 1 000 milliards de yens (plus de 8 milliards d’euros), d’après le Nikkei, ce qui marquerait la plus importante faillite d’un industriel dans le Japon d’après-guerre.

Les rumeurs de faillite avaient fait plonger la semaine dernière l’action Takata des trois-quarts de sa valeur, avant un rebond spéculatif de 45 % vendredi. Depuis la révélation publique de l’affaire début 2014, elle a fondu de 95 %.

La firme japonaise, vieille de plus de 80 ans, a été terrassée par un scandale d’airbags défectueux responsable d’au moins 16 décès et du rappel de quelque 100 millions d’unités dans le monde, le plus important de l’histoire automobile.