Theresa May et des représentants du PUD, le 26 juin 2017. | DANIEL LEAL-OLIVAS / AFP

Près de trois semaines après des législatives au cours desquelles elle a perdu sa majorité absolue au Parlement, la première ministre britannique, Theresa May, a signé, lundi 26 juin, un accord de gouvernement avec le parti nord-irlandais DUP, le Parti unioniste démocrate.

Mme May, qui a essuyé un revers cinglant aux élections du 8 juin qu’elle avait convoquées par anticipation pour conforter sa majorité à la chambre des Communes, la chambre basse du Parlement, a besoin du soutien du DUP pour gouverner.

Le Parti conservateur ne dispose plus que de 317 sièges sur 650 à la Chambre des communes. Avec les dix sièges du DUP, le parti de Theresa May gagne ainsi une courte majorité de gouvernement.

1 milliard de livres pour l’Irlande du Nord

Si les détails de l’alliance n’ont pas encore été révélés, les deux partis ont laissé entendre ces dernières semaines que ce serait un accord au cas par cas et qu’il n’était pas question pour le DUP d’entrer au gouvernement.

La cheffe du DUP a d’ores et déjà annoncé que l’Irlande du Nord recevra 1 milliard de livres (1,1 milliard d’euros) supplémentaires au cours des deux prochaines années. Cet argent va « stimuler l’économie et l’investissement dans de nouvelles infrastructures ainsi que dans l’avenir de nos secteurs de la santé et de l’éducation », a déclaré Arlene Foster devant le 10, Downing Street, peu après la signature de l’accord avec Theresa May. « Cet accord est valable pour toute la durée de la législature » et « permettra un gouvernement stable », a-t-elle ajouté.

Cette alliance fait cependant grincer des dents, y compris au sein du Parti conservateur, en raison des positions ultra-conservatrices du DUP sur les questions de société. Ce parti s’oppose ainsi systématiquement à l’avortement, interdit en Irlande du Nord, et au mariage homosexuel, autorisé partout ailleurs au Royaume-Uni.

D’autres élus ou ex-élus du DUP, adeptes de courants créationnistes comme la Caleb Foundation, se sont prononcés en faveur de la peine de mort, de l’internement des catholiques et ont mis en doute le changement climatique.