Le slogan « Make America Great Again » sur lequel Donald Trump a fondé sa présidence s’exporte difficilement. Il frôle même l’accident industriel selon les résultats du baromètre annuel du Pew Research Center, qui évalue la popularité des locataires de la Maison Blanche dans trente-sept pays, rendu public lundi 26 juin. L’arrivée de M. Trump au pouvoir a entraîné un basculement brutal : alors que 64 % des personnes interrogées répondaient avoir « confiance » dans le président des États-Unis aux derniers jours de l’administration Obama, elles n’étaient plus que 22 % après son départ. Dans le même temps, le nombre des personnes assurant n’avoir « pas confiance » a explosé, passant de 23 % à 74 %.

Dans la presque totalité des pays concernés par l’enquête de Pew, le nombre des personnes assurant avoir confiance dans la capacité du président des États-Unis à « prendre la bonne décision » dans les affaires internationales s’est effondré avec l’arrivée de M. Trump au pouvoir. La Suède arrive en tête avec un écart de 83 points : 10 % des personnes interrogées font crédit à M. Trump alors qu’elles étaient 93 % pour M. Obama.

Les pays qui accusent un écart supérieur à 50 points, dont les Pays-Bas (75), l’Allemagne (75), la Corée du Sud (71) et la France (70), sont tous des alliés anciens des États-Unis. Il en va de même avec les deux voisins des États-Unis, où M. Trump dispose de la pire image jamais enregistrée par un président depuis 2002. Après l’embellie incarnée par son prédécesseur démocrate, M. Trump dispose de résultats très proches de ceux, particulièrement médiocres, obtenus par George W. Bush au terme de ses deux mandats, en 2008. Seuls deux seuls pays accordent une plus grande confiance à M. Trump qu’à M. Obama : Israël et la Russie.

Sa personnalité et sa politique rejetées

La défiance vis-à-vis de M. Trump est alimentée par le rejet que suscite sa personnalité. Il est jugé « arrogant » par 75 % des personnes interrogées, tous pays confondus, « intolérant » par 65 %, et « dangereux » pour 62 %. En revanche, 55 % le considèrent comme « un leader fort ». Il inspire moins confiance (22 %) que ses homologues russes (27 %) et chinois (28 %), loin derrière la chancelière allemande Angela Merkel (42 %).

Ses options politiques sont également rejetées unanimement. La plus emblématique, la construction d’un « mur » sur la frontière avec le Mexique est la plus critiquée (76 % d’avis négatifs contre 16 % d’avis contraires). Il en va de même vis-à-vis de sa défiance des traités commerciaux (72 % d’avis négatifs), du retrait de l’accord de Paris pour lutter contre le réchauffement climatique (71 % d’avis négatifs) et sa politique anti-immigration (62 % d’avis négatifs).

Cette image dégradée pèse également sur celle des États-Unis, vus de manière favorable par 46 % des personnes interrogées, au lieu de 61 % en 2016. Les avis défavorables l’emportent désormais (52 %), alors qu’ils étaient très minoritaires en 2016 (26 %).