Sur l’A47, près de Lyon, en décembre 2016. | JEAN-PHILIPPE KSIAZEK / AFP

Le Conseil d’Etat a rendu un avis favorable au projet de contrat de concession de la future autoroute A45 attribué au groupe Vinci, a annoncé Gaël Perdriau, maire (LR) de Saint-Etienne et président de la communauté urbaine Saint-Etienne Métropole, mardi 27 juin, dans un communiqué.

Déclaré d’utilité publique en 2008, ce nouvel axe de 48 km, payant, dont la construction est prévue entre Brignais (Rhône), dans l’agglomération lyonnaise, et La Fouillouse (Loire), dans l’agglomération stéphanoise, doit doubler l’A47, un axe gratuit souvent saturé et réputé dangereux. Son coût de construction est évalué à 1,2 milliard d’euros, financé pour un tiers par Vinci et deux tiers par l’Etat et les collectivités locales, soit 790 millions de fonds publics.

« Toutes les étapes sont désormais franchies » pour que la ministre déléguée aux transports, Elisabeth Borne, « signe le contrat » en vue d’une mise en service de l’A45 « fin 2022 », s’est réjoui M. Perdriau.

En marge d’un déplacement à Lyon, lundi 26 juin, Nicolas Hulot, ministre de la transition écologique et solidaire, est resté prudent quant à ce projet qui suscite la controverse depuis plus de vingt ans. Il a dit souhaiter « évaluer d’abord la pertinence des arguments des uns et des autres » et « les situations juridiques ». « Il y a des choix à faire dans les investissements (...). Il y a un certain nombre de priorités qui vont s’inverser », a-t-il ajouté.

Mobilisation des opposants

En octobre 2016, l’Autorité de régulation des activités ferroviaires et routières (Arafer) avait souligné « l’équilibre raisonnable » pour le projet de réalisation et l’exploitation de l’A45 attribué par l’Etat à Vinci pour cinquante-cinq ans.

« L’avis favorable rendu par le Conseil d’Etat ne vaut pas signature du gouvernement », a répliqué la coordination des opposants à l’A45, dans un communiqué, mercredi 28 juin. Samedi 1er et mardi 2 juillet, ce collectif organisera une mobilisation sur le tracé de la future autoroute, à Saint-Maurice-sur-Dargoire (Rhône) « au nom de l’intérêt général et de la transition écologique ». Il enjoint le gouvernement de « passer de la parole aux actes et de ne pas signer le décret donnant concession de l’A45 à Vinci  », et dénonce un projet de construction non « climato-compatible ».

Pour les opposants, ce projet d’axe « inutile gaspillera les deniers publics sans résorber les difficultés de transport réelles entre Lyon et Saint-Etienne » tout en détruisant des terres agricoles qui servent à alimenter les métropoles lyonnaise et stéphanoise en « produits de qualité », et la biodiversité.

Ils rappellent que les études sur lesquelles repose la déclaration d’utilité publique montrent que « la nouvelle autoroute ferait croître les kilomètres parcourus de 136 % et la quantité de CO2 rejetée dans l’atmosphère de 85 % d’ici à 2035, sur le secteur considéré, par rapport à la situation de 2004 ».