Le 24 juillet 2014, peu après le décollage de l’appareil, le vol AH5017 Ouagadougou-Alger s’était écrasé dans le nord du Mali, avec 110 passagers à bord, dont 54 Français. Ici, des débris de l’avion, le 26 juillet 2014. | SIA KAMBOU / AFP

La compagnie espagnole Swiftair a été mise en examen, jeudi 29 juin, dans l’enquête en France sur le crash d’un avion d’Air Algérie, le 24 juillet 2014, a appris l’Agence France-Presse de source judiciaire et proche du dossier. Les juges qui soupçonnent d’importants manquements dans la formation des pilotes ont mis la compagnie en examen pour « homicides involontaires par maladresse, imprudence, inattention, négligence ou manquement à une obligation de prudence ou de sécurité ». Il s’agit de la première mise en examen dans cette affaire.

Le 24 juillet 2014, peu après le décollage de l’appareil, le vol AH5017 Ouagadougou-Alger s’était écrasé dans le nord du Mali, avec 110 passagers à bord, dont 54 Français, 23 Burkinabés, des Libanais, des Algériens, et six membres d’équipage espagnols mis à disposition par la compagnie espagnole Swiftair pour Air Algérie.

Non-activation du système d’antigivre des moteurs

Les experts désignés dans l’enquête en France sur le crash avaient mis en cause des lacunes dans la formation des pilotes dans un rapport définitif remis à la fin de décembre 2016 aux juges. Selon eux, l’accident a été provoqué par la non-activation par les pilotes du système d’antigivre des moteurs, suivie du décrochage de l’avion, un MD 83 du constructeur américain McDonnell Douglas, qui n’a pu être rattrapé par les pilotes.

Cette cause avait déjà été identifiée par le Bureau d’enquêtes et d’analyse français pour la sécurité de l’aviation civile (BEA).

Or les experts notent que les deux pilotes n’étaient pas préparés face à ces situations d’urgence et n’avaient pas effectué de formation complémentaire sur simulateur, sur certaines procédures, telles que le décrochage et la récupération. Selon leurs conclusions, les deux pilotes de Swiftair, tous les deux saisonniers, n’avaient pas volé pendant huit mois avant le crash, selon une source proche de l’enquête.

« Ni le BEA français ni les magistrats espagnols, qui ont aussi diligenté une enquête, n’ont retenu la responsabilité de Swiftair, qui ne peut comprendre être mise en examen aujourd’hui en France pour les mêmes faits », ont réagi ses avocats, Sébastien Schapira et Marion Grégoire.