La Russie a annoncé, vendredi 30 juin, qu’elle suspendait sa participation au budget du Conseil de l’Europe. Cet épisode est une nouvelle illustration des tensions entre Moscou et l’institution paneuropéenne, notamment chargée des questions de droits humains.

Dans une conversation téléphonique, le ministre des affaires étrangères russe, Sergueï Lavrov, a prévenu le président du Conseil de l’Europe, Thorbjorn Jagland, que la Russie « ne contribuera[it] pas au budget du Conseil de l’Europe jusqu’à la restauration totale des droits de la délégation russe » dans l’institution, selon un communiqué de la diplomatie russe.

Dans un autre communiqué, Moscou dénonce la « dégradation de la situation » au sein de l’assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE) et la « campagne de persécution frénétique » visant les députés d’autres pays cherchant à normaliser les relations avec la Russie.

Boycott de la Russie

Les dix-huit députés russes de l’APCE, qui siège à Strasbourg (Bas-Rhin), sont privés de droit de vote depuis avril 2014, une des sanctions infligées à la Russie en réaction à l’annexion de la péninsule ukrainienne de Crimée.

Après le vote de ces sanctions, les élus russes ont claqué la porte de l’hémicycle strasbourgeois, boycottant les travaux de l’Assemblée parlementaire, auxquels ils n’ont pas participé depuis plus de trois ans.

L’APCE — dénuée de pouvoir législatif, mais destinée à favoriser le dialogue, notamment sur des questions liées à la démocratie et aux droits humains — réunit quatre fois par an à Strasbourg 318 députés, issus des parlements nationaux des 47 pays membres du Conseil de l’Europe.