A la demande du médiateur koweïtien, l’Arabie saoudite et ses alliés ont annoncé, lundi 3 juillet avant l’aube, avoir décidé de prolonger de 48 heures l’ultimatum fixé au Qatar pour répondre à leur liste de 13 demandes.

Cette liste, exigeant notamment la fermeture de la télévision Al-Jazira et d’une base militaire turque ainsi que la réduction des relations avec l’Iran, avait été soumise le 22 juin à Doha, qui devait donner sa réponse dans les 10 jours, donc en principe avant dimanche soir.

Selon un communiqué commun publié par l’agence officielle saoudienne Spa, l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, Bahreïn et l’Egypte rallongent le délai initialement prévu car les autorités de Doha ont annoncé qu’elles allaient remettre lundi matin leur réponse officielle à cette liste dans « une lettre écrite » de leur émir, le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, à l’émir du Koweït, le cheikh Sabah al-Ahmad Al-Sabah. Cette lettre sera remise par le ministre qatari des affaires étrangères, Mohammed ben Abderrahmane Al-Thani.

Un bras de fer

L’Arabie saoudite, Bahreïn et les Emirats arabes unis, trois voisins du Qatar dans le Golfe, mais aussi l’Egypte ont rompu le 5 juin leurs relations diplomatiques avec Doha, l’accusant de soutenir « le terrorisme » et de se rapprocher de l’Iran, bête noire de Ryad. Le Qatar rejette ces allégations en contestant la véracité des faits qui lui sont reprochés et en mettant en avant le fait que nul n’a le droit de lui dicter sa politique étrangère.

Dans leur bras de fer avec le Qatar, ses adversaires ont placé la barre très haut pour ce pays, le sommant de réintégrer le consensus régional sur des questions aussi sensibles que le soutien aux islamistes ou les rapports avec l’Iran. Bien qu’appartenant au Conseil de coopération du Golfe, ce petit pays a toujours fait cavalier seul en politique étrangère.