Tir de missile intercontinental nord-coréen le jour de la fête de l'indépendance américaine
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Les Etats-Unis, soutenus par la France, vont déposer à l’ONU un projet de résolution instaurant de nouvelles sanctions contre la Corée du Nord, qui a pour la première fois mardi procédé à un essai de missile intercontinental, a annoncé mercredi 5 juillet l’ambassadrice américaine auprès de l’ONU.

« Le lancement par la Corée du Nord d’un ICBM [missile intercontinental] constitue une évidente et nette escalade militaire, a déclaré Nikki Haley devant le Conseil de sécurité des Nations unies. Dans les prochains jours, nous présenterons devant le Conseil de sécurité une résolution proportionnée à l’escalade de la Corée du Nord. »

Mme Haley a déclaré avoir parlé dans la journée avec le président américain, Donald Trump, de sanctions commerciales visant des pays qui continuent à commercer avec la Corée du Nord.

Washington n’exclut pas les moyens militaires

« Les Etats-Unis sont prêts à utiliser toute la panoplie de leurs moyens pour se défendre et défendre leurs alliés, a-t-elle aussi déclaré. Nos importantes forces militaires constituent l’un de ces moyens. Nous les utiliserons si nous y sommes obligés. Mais nous préférons ne pas devoir aller dans cette direction. »

La France a elle aussi plaidé pour « un durcissement et un renforcement des sanctions » contre le régime communiste, selon son ambassadeur auprès de l’ONU, François Delattre.

Russie et Chine opposées à de nouvelles sanctions

Lors d’une réunion d’urgence du Conseil de sécurité, la Russie et la Chine se sont dites opposées à de nouvelles sanctions. « Tout le monde doit admettre que les sanctions ne vont pas résoudre le problème », a déclaré l’ambassadeur adjoint russe Vladimir Safronkov, ajoutant que « toute tentative de justifier une solution militaire est inadmissible ».

La Chine, seul allié de la Corée du Nord, a réaffirmé qu’une réponse militaire à la crise n’était « pas une option ». « La Chine a toujours été fermement opposée au chaos et au conflit dans la péninsule coréenne. De ce point de vue, une réponse militaire ne doit pas être une option », a déclaré l’ambassadeur chinois Liu Jieyi.

Deux régimes de sanctions

Le Conseil de sécurité a déjà adopté en 2016 deux régimes de sanctions pour augmenter la pression sur Pyongyang et tarir les devises qui servent au financement de ses programmes militaires, bannis par l’ONU.

Ces résolutions ont conduit à réduire de manière significative les exportations de charbon nord-coréen, source majeure de revenus, et à contrôler davantage tous les chargements en provenance de ou vers la Corée du Nord.

Au total, l’ONU a imposé six régimes de sanctions à la Corée du Nord depuis qu’elle a procédé à son premier essai nucléaire, en 2006. L’ambassadrice américaine a souligné :

« Si nous sommes unis, la communauté internationale peut couper les sources majeures de financement du régime nord-coréen. Nous pouvons réduire les flux de pétrole vers leur armée et leur programme d’armement. Nous pouvons augmenter les restrictions maritimes et aériennes. Nous pouvons demander aux hauts responsables du régime de rendre des comptes. »

Et de préciser, en plaidant pour « une intensification de la réponse économique et diplomatique » et la nécessité « d’agir vite » :

« Nous ne regarderons pas exclusivement la Corée du Nord. Nous regarderons tous les pays qui choisissent de faire des affaires avec ce régime hors la loi. »

Séoul et Washington ont répliqué mercredi au lancement d’un missile intercontinental nord-coréen par plusieurs tirs de missile simulant une attaque de la Corée du Nord.