Résultats du baccalauréat au lycée Malherbe à Caen (Normandie), le 5 juillet. | CHARLY TRIBALLEAU / AFP

Les résultats au bac 2017, attendus mercredi 5 juillet, confirmeront-ils le boom observé depuis près de trente ans ? Le taux de réussite, la proportion de mentions – et le niveau de ces dernières – ont en effet fortement augmenté sur cette période, en même temps que le nombre de candidats. L’an dernier, 88,6 % d’entre eux ont réussi le bac. Et plus de la moitié (54,4 %) de ces 633 497 admis ont décroché une mention : 8,2 % d’entre-eux ont obtenu une mention « très bien », 15,8 % une mention « bien » et 30,4 % « assez bien », selon les résultats définitifs du bac 2016.

Si l’on remonte seulement en 2000, avec 650 000 candidats et 516 000 lauréats, le bac affichait un taux de réussite inférieur de près de 10 points, à 79,5 %. Et la proportion de bacheliers avec mention n’était que d’un sur trois (33,8 %) – soit plus de 20 points de moins qu’en 2016. Obtenir la mention très bien était une récompense sept fois moins fréquente (1,2 %) pour les bacheliers 2000 que pour les bacheliers 2016, et deux fois moins pour la mention bien (7,1 %).

La hausse du taux de réussite au bac a connu plusieurs étapes. En 1960, il n’est que de 60 %. Une génération plus tard, en 1985, il approche des 70 %. À partir de cette année, la démocratisation va s’accélérer quand le ministre (PS) de l’éducation nationale, Jean-Pierre Chevènement, annonce sa volonté d’« amener 80 % d’une classe d’âge au niveau du baccalauréat » au moment où il porte la création du bac professionnel – l’objectif sera atteint en 2012 ( avec 85 % d’une génération atteignant ce niveau d’études, et 77,5 % obtenant le bac).

En même temps que les effectifs s’étoffent, le taux de succès progresse dans les années 1990, un mouvement qui s’accélère à partir des années 2000. Au final, 78,8 % de la génération 2016 est diplômée du bac, contre 30 % en 1985.

Explosion du nombre de mentions

La hausse du taux de réussite s’est accompagnée, de façon spectaculaire d’une explosion du nombre de mentions depuis le début des années 2000.

« Il faut distinguer deux types de mentions », explique à l’Agence France-Presse (AFP) Claude Lelièvre, historien de l’éducation. D’un côté, « Les mentions assez bien (moyenne supérieure ou égale à 12/20) et bien (entre 14 et 16/20) ont augmenté mécaniquement, en même temps que le nombre de reçus au bac progressait ». De l’autre, « la hausse des mentions très bien est un phénomène relativement récent », décrit M. Lelièvre.

Elle tient notamment à la multiplication des options, assorties de coefficients avantageux. « Il y a un contrat tacite avec les enseignants qui veut que les options soient bien notées », souligne-t-il. Seuls les points au-dessus de la moyenne étant pris en compte, sous forme de bonus, certains candidats arrivent même à obtenir une moyenne générale au bac supérieure à 20 sur 20.

64,3 % de bacheliers S avec mention en 2016

L’évolution la plus marquée concerne le bac général : la part des lauréats recevant une mention est passée de moins de 40 % en 2005 à plus de 60 % en 2016. Par ailleurs, la part des mentions, a aussi très fortement augmenté pour les titulaires du bac technologique (de 28 % à 47 %), mais elle partait de beaucoup plus bas.

Le bac général est aussi celui où le niveau des mentions décernées a le plus progressé. En 2016, un bachelier général sur trois (33,2 %) a décroché son diplôme avec une mention bien ou très bien. En 2000, seul un bachelier général sur dix accédait à de telles récompenses (10 %).

Parmi les bacs généraux, c’est le bac S qui bat tous les records : près de deux admis sur trois (64,3 %) ont obtenu une mention en 2016 (40,2 % en 2000). Ils sont même 38,2 % à avoir décroché une mention bien ou très bien. En 2000, ils n’étaient que 14,2 % dans ce cas.

  • Résultats du bac 2017 : suivez-les en direct et posez vos questions sur « Le Monde Campus », mercredi dès 8 heures

Après avoir suivi les épreuves du bac et publié sujets et corrigés des différentes épreuves, « Le Monde Campus » propose une journée spéciale de direct à l’occasion des résultats du bac, mercredi 5 juillet :

Ce « live » permettra de suivre l’annonce de la publication des résultats par chaque académie, de vivre l’ambiance de cette journée dans les lycées et sur les réseaux sociaux, de poser ses questions à la rédaction ainsi qu’à quatre invités, lors de tchats sur les thèmes suivants : « Ce qu’il faut savoir pour obtenir son bac au rattrapage » (à 10 h 30) , « Faire une année de césure, avant ou pendant ses études » ( à midi), « Comment se préparer à la rentrée en prépa (commerciale) » (à 15 heures), « Etudes, redoublement : que faire avec ou sans le bac ? » (à 16 heures).