LES CHOIX DE LA MATINALE

Bientôt ou déjà en vacances ? Voici dix possibilités de s’évader à travers la France. Que vous aimiez le cinéma, la danse, la photographie ou que vous préfériez la musique, la peinture ou le spectacle de rue, il y en a pour tous les goûts.

FESTIVAL. Films, apéro, DJ et ciné karaoké, à Bordeaux

Affiche du film « 120 battements par minute ». | LES FILMS DE PIERRE

La fête se poursuit tout l’été à Bordeaux pour célébrer la nouvelle ligne à grande vitesse reliant la ville à la capitale en à peine plus de deux heures. Ce week-end, les cinéphiles ont rendez-vous à l’espace Darwin qui, en association avec l’équipe du magazine So Films et le cinéma bordelais Utopia, propose, jusqu’au 9 juillet, sous l’intitulé Les Tropicales, des avant-premières, des rencontres avec des cinéastes et des acteurs, des projections publiques en plein air gratuites, le tout dans une ambiance festive, DJ, karaoké et barbecue.

Film-événement au Festival de Cannes, dont il est reparti avec le Grand prix, 120 battements par minute, de Robin Campillo, sera projeté à l’Utopia samedi à 14 heures en présence du réalisateur ; Barbara, biopic de Mathieu Amalric, avec Jeanne Balibar dans le rôle de la chanteuse, sera présenté dans cette même salle dimanche à 21 heures.

Des « Cartes blanches », permettront à des comédiens et réalisateurs de partager avec le public leurs coups de cœur : Louis Garrel présentera, vendredi à 20 heures à l’Utopia Le Départ, de Jerzy Skolimowski (1967), et Melvil Poupaud Conte d’été, d’Eric Rohmer (1996), samedi à 19h30. Et chaque jour, dès 18 h 30, grand apéro en musique sous la grande halle Darwin, l’occasion d’apprécier les exceptionnels travaux de rénovation écoresponsable effectués sur cette friche urbaine. Sylvie Kerviel

Programme complet sur Paysagebordeaux2017. Tarif : 7 €. Moins de 14 ans : 4 €. Séances en plein air gratuites.

CHANSON. Gaëtan Roussel et sa « Lady » Rachida Brakni, à Lyon

Gaëtan Roussel et Rachida Brakni . | NUITS DE FOURVIERE

Si, en retrouvant son groupe Louise Attaque en 2016, Gaëtan Roussel avait replongé dans l’effervescence ­électrique le temps d’un ­album (Anomalie), le Sir à la voix rauque s’apaise aujourd’hui avec une brune Lady, l’actrice Rachida Brakni, amoureuse comme lui des clairs-obscurs de l’americana.

Sorti en avril, leur ­premier album, Accidentally Yours, entrelace français, anglais et arabe, évoquant avec élégance aussi bien l’intimisme que les grands espaces. Le duo sera présent dimanche 9 juillet aux Nuits de Fourvière dont la 72e édition, qui se poursuit jusqu’au 30 juillet, offre une programmation musicale d’une belle diversité. Stéphane Davet

Dimanche 9 juillet, à 20 h 30, à l’Odéon, Lyon. Tarif : 28 €.

ART. La confrontation Bacon-Nauman, à Montpellier

Affiche de l’exposition. | MUSEE FABRE

L’expérience est si difficile qu’elle est rarement tentée : placer dans le même espace, à des fins de confrontation, des peintures et des vidéos. L’image mobile et sonore attire l’attention en raison même de ces qualités et l’image immobile et silencieuse en souffre. On se souvient d’expositions où elles en souffraient tant que les spectateurs ne prenaient plus garde aux tableaux dans leurs dos, agglutinés face aux écrans.

Ces risques n’ont pas découragé Cécile Debray et Michel Hilaire, les commissaires, de concevoir au Musée Fabre, que le second dirige, la rencontre de Francis Bacon et Bruce Nauman. A la trentaine de Bacon, dont plusieurs triptyques, répond un nombre à peu près égal de vidéos et d’installations de Nauman. Des œuvres souvent montrées, dont celles prêtées par le Centre Pompidou, sont rejointes par de moins familières, dont des Bacon rares de collections américaines et européennes. En avoir tant réuni est une réussite.

Musée Fabre, 39 bd de Bonne-Nouvelle, Montpellier. Du mardi au dimanche de 10 heures à 19 heures Entrée : de 8 à 10 €. Jusqu’au 5 novembre.

DANSE. La compagnie Alvin Ailey à la Seine Musicale, à Boulogne-Billancourt

La compagnie Alvin Ailey. | NAN MELVILLE

Et revoilà la compagnie Alvin Ailey, succès inoxydable lors de chacun de ses passages à Paris ! Pour la cinquième fois dans la capitale dans le cadre du festival Les étés de la danse, la troupe new yorkaise, créée en 1958 par le chorégraphe Alvin Ailey (1931-1989), revient avec son répertoire de choc : des pièces emblématiques, voire mythiques comme Revelations (1960), sur des negro spirituals.

L’héritage d’Ailey est majeur dans le contexte d’une danse engagée, finement politique et identitaire. Il continue d’emporter l’adhésion tandis qu’un nouveau répertoire stimule l’imagination et le talent de la compagnie.

Au gré de cinq soirées mixtes variées, interprétées par 34 danseurs, les signatures de Christopher Wheeldon, Hans Van Manen, Ohad Naharin, Bill T. Jones et Robert Battle, directeur de la troupe, déclineront toutes les facettes d’un groupe de haut niveau. Le style Ailey porte l’étendard d’une danse humaine qui a trouvé les moyens artistiques de raconter l’intime et le monde en touchant le plus grand nombre. Rosita Boisseau

La Seine Musicale, Ile Seguin, Boulogne-Billancourt. De 20 à 95 €. Jusqu’au 22 juillet

DANSE. « Carmen » et « Don Quichotte » par le ballet national de Cuba, à Paris

« Don Quichotte », par le Ballet national de Cuba. | ALFREDO CANNATELLO

L’été sera tutu et cubain. Le Ballet national de Cuba, dirigé depuis 1959 par Alicia Alonso (née en 1921), fascinante et immense ballerine aveugle, est enfin de retour à Paris.

Troupe classique d’excellence, dont les interprètes ont essaimé dans le monde entier, elle présente deux ballets imparables de son répertoire : Giselle, dans la chorégraphie d’Alonso elle-même et son ballet préféré, qui est un bijou de danse virtuose et émotionnelle, et Don Quichotte, plus dynamique et tempétueux. Deux visages de la troupe dont le talent, l’élan débordent quels que soient les répertoires. Cette flamboyance latino secoue la technique sans jamais la perdre de vue et l’auréole de sensualité légère. R. Bo.

Salle Pleyel, 252, rue du Faubourg-Saint-Honoré, Paris-8e. Du 7 au 12 juillet, 20 heures. De 18 à 115 €.

FESTIVAL. Fanfares, créations et découvertes au Charlie Jazz Festival, à Vitrolles

La 20e édition du Charlie Jazz Festival, au Domaine de Fontblanche, à Vitrolles (Bouches-du-Rhône), du 7 au 9 juillet. | DR

Le lieu, le Domaine de Fontblanche, à la pointe sud de Vitrolles (Bouches-du-Rhône), est l’un des sites les plus plaisants du circuit des festivals de jazz d’été. Arboré, proche d’un lac, c’est là, dans les locaux du Moulin à jazz, que l’association Charlie Free organise durant l’année des concerts, rencontres, ateliers musicaux, etc. Et un festival, le Charlie Jazz Festival, avec une formule idéale à quatre concerts par soirée, avec une fanfare, un groupe découverte ou une création et deux « vedettes ».

Pas de raisons que cela change pour la 20e édition, qui reçoit, vendredi 7 juillet, le Wonder Brass Band, fanfare « délibérément féminine », le quartette du guitariste Rémi Charmasson, qui présentera la création Wilderness et les formations des saxophonistes Shabaka Hutchings et Pharoah Sanders.

Samedi, ce sera Ozma, la fanfare Big Butt Foundation, les groupes du saxophoniste Jowee Omicil puis du pianiste Chucho Valdés. Dimanche, le groupe PJ5 mené par le guitariste Paul Jarret, la fanfare Le Bus rouge, le flûtiste Naïssam Jalal et le joueur de oud et chanteur Dhafer Youssef. Chaque soir, un set de DJ Oil termine la nuit. Sylvain Siclier

Charlie Jazz Festival au Domaine de Fontblanche, Vitrolles (Bouches-du-Rhône). Du vendredi 7 au dimanche 9 juillet. A partir de 18 h 30 vendredi et de 18 heures, samedi et dimanche. De 16 € à 27 €. Forfaits deux jours 51 €, trois jours 71 €. Tél. : 04-42-79-63-60.

FESTIVAL. Plaisir musical et gastronomie, à Egreville avec La Douve Blanche

POLO & PAN - Coeur Croisé (official video)

Si les festivals pop font de plus en plus d’efforts pour améliorer leurs propositions culinaires, celui de la Douve Blanche fusionne carrément plaisir musical et gastronomique. Organisé par le collectif Animal Kitchen/Animal records, voué à la fois à la production de disques d’electro et à l’organisation d’événements culinaires, ce festival propose du 7 au 9 juillet, dans les douves du château d’Egreville (Seine-et-Marne), de constants allers-retours entre concerts et bons petits plats.

A l’affiche : une jolie sélection de nouveaux talents de l’electro-pop (Polo & Pan, Agar Agar, Elbi, Otzeki, Cabaret Contemporain, mais aussi le rock furieux de Birth of Joy) et aussi un choix de jeunes chefs (Antonin Girard, Adrian Tran, Benjamin Richard…) officiant avec décontraction dans une cuisine et des salles à manger construites pour l’événement. La gare la plus proche est celle de Souppes-sur-Loing (ça ne s’invente pas). Stéphane Davet

La Douve Blanche, du 7 au 9 juillet, rue du Parc, Egreville. 20 € ou 41,80 € le forfait trois jours.

EXPOSITION. Sur les traces du protestantisme, à Lunel

Le musée Médard, à Lunel. | MUSEE MEDARD

Trois ans après son ouverture, le Musée Médard à Lunel (Hérault) a été distingué, en juin, en recevant l’appellation « Musée de France ». Un titre qui permettra à l’établissement, situé au cœur de la vieille ville et qui réunit plusieurs milliers de livres précieux – dont des manuscrits datant du Moyen-Âge – offerts par un collectionneur passionné, Louis Médard (1768-1841), de bénéficier de subventions de l’Etat pour des expositions, la restauration d’œuvres et l’organisation d’activités culturelles.

Jusqu’au 23 septembre, le musée propose, à l’occasion des 500 ans de la Réforme, une exposition explorant les convictions religieuses protestantes du bibliophile – qui était aussi marchand de tissus – et a accumulé de nombreux ouvrages sur ce thème dont des pamphlets contre les catholiques. Au-delà, « La tentation des livres : Louis Médard protestant » évoque la présence des protestants à Lunel et dans la région à travers des documents issus des archives communales et des prêts d’établissements de la région, notamment du Musée protestant de Montpellier. S. Ke.

Musée Médard, 71 place des Martyrs de la Résistance, Lunel (Hérault). Du mercredi au vendredi de 14 à 18 heures et le samedi de 10 à 18 heures. Entrée libre.

PHOTOGRAPHIE. les délires du Japonais Fukase, aux Rencontres d’Arles

Figure majeure de la photographie japonaise, Masahisa Fukase (1934-2012) est surtout connu pour son œuvre Ravens (les corbeaux) où la figure du volatile, qui vient hanter toutes les images, fait écho aux pensées obsessionnelles du photographe après son divorce.

Aux Rencontres d’Arles (Bouches-du-Rhône), on découvre un photographe bien plus varié, et surtout bien plus joueur, qui utilise les images sans aucun frein, comme dans une performance. Il dessine et peint sur les photos, se met en scène dans l’image bien avant l’époque des selfies, réduit toujours la distance entre celui qui prend et qui fait l’image, qu’il s’agisse de sa femme, de sa famille, de lui-même. Un univers délirant et grimaçant à découvrir aux Rencontres d’Arles. Claire Guillot

Palais de l’archevêché, à Arles (Bouches-du-Rhône) jusqu’au 24 septembre. De 10 heures à 19 h 30

FESTIVAL. Les conteurs sont dans la rue, à Chalon-sur-Saône

MARYLINE BARATE / FRANCE 3 RÉGIONS / FRANCEINFO

Après avoir fêté sa 30e édition en 2016, le festival Chalon dans la rue tourne une nouvelle page de son histoire, du 19 au 23 juillet, avec notamment l’arrivée à sa tête d’un duo de directeurs, Bruno Alvergnat et Pierre Duforeau, pour remplacer Pedro Garcia, son directeur artistique (de 2004 à 2016), parti à la retraite fin mars.

Devenu au fil des ans l’un des rendez-vous estivaux importants pour les arts de la rue, ce festival accueille seize compagnies pour sa programmation « in » et 138 côté « off », venues de toute l’Europe. Le champ des disciplines couvert va du théâtre de rue au cirque et à la danse, en passant par le théâtre d’objets et la marionnette, les installations plastiques, la pyrotechnie, la magie, les performances et les déambulations, et même la musique.

Le public amateur de contes pourra y croiser les vétérans du théâtre de rue que sont Brigitte Burdin et Gilles Rhode, fondateurs de la compagnie Transe Express, qui reviennent à leur premier métier d’« amuseurs publics ». Côté jeune public, la compagnie Inko’nito ouvre grand sa « Baraque a fondu(e) » remplie de « contes givrés à consommer sur place ».

Plusieurs compagnies spécialisées dans le théâtre d’objets et la marionnette présentent des spectacles qui font la part belle aux contes traditionnels et/ou aux récits de vie plus actuels. Mais ceci n’est qu’un mince aperçu de la multitude d’histoires que vos oreilles pourront découvrir lors du week-end de clôture du festival, les 22 et 23 juillet. Cristina Marino

Chalon dans la rue, 31e festival transnational des artistes de la rue. A Châlon-sur-Saône (Saône-et-Loire), Du 19 au 23 juillet. De nombreux spectacles en accès gratuit, sinon tarifs compris entre 3 et 8 €.