Le principal opposant au Kremlin, Alexeï Navalny, a été remis en liberté, vendredi 7 juillet, après vingt-cinq jours passés en détention administrative pour avoir organisé, en juin, une manifestation anticorruption d’ampleur dans les rues de Moscou, interdite par les autorités.

« Alexeï est arrivé [dans les locaux du] Fonds de lutte contre la corruption », l’organisation qu’il a créée pour dénoncer la corruption des élites, a annoncé sur Twitter sa porte-parole, Kira Iarmich, accompagnant son message d’une photo de l’opposant.

La police a transféré à la dernière minute Alexeï Navalny dans un autre centre de détention pour le remettre en liberté loin des caméras et des journalistes, a-t-elle ajouté. A la veille de sa libération, la police a également investi son local de campagne moscovite, en bloquant l’accès et emportant ordinateurs, affiches et tracts de campagne.

L’opposant politique avait été condamné à une peine de trente jours de détention, réduite ensuite à vingt-cinq jours, pour avoir appelé des milliers de Russes à descendre dans la rue pour protester contre la corruption le 12 juin.

« Perturber la campagne »

La commission électorale centrale russe a par ailleurs annoncé, le 23 juin, qu’Alexeï Navalny n’avait « actuellement » pas le droit de se présenter à la présidentielle de mars 2018 en raison de sa condamnation par la justice. Les autorités font référence à une condamnation, au début du mois de février, d’un détournement de fonds remontant à 2009 de quelque 400 000 euros au détriment d’une société publique d’exploitation forestière alors qu’il était consultant du gouverneur libéral de la région de Kirov.

Mais le blogueur anticorruption reste déterminé à se présenter à l’élection présidentielle prévue au printemps 2018, ses partisans affirmant que sa condamnation n’aura « aucun impact » sur sa candidature, qu’il a annoncée en décembre 2016.

« La Constitution n’interdit pas à Alexeï Navalny de se présenter aux élections. La Commission électorale essaie par ses annonces de perturber la campagne », avait affirmé Nikolaï Liaskine, l’un des membres de son équipe.

Russie : qui est Alexeï Navalny ?
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