Emmanuel Macron et Donald Trump participent à la réunion des chefs d'Etat et de gouvernement des pays membres du groupe du G20 à Hambourg, Allemagne, vendredi 7 juillet 2017 - 2017©Jean-Claude Coutausse / french-politics pour Le Monde | JEAN CLAUDE COUTAUSSE / FRENCH POLITICS POUR "LE MONDE"

Lutter contre le financement du terrorisme et sa propagande. Dans un sommet marqué par de profondes divergences sur le commerce et le climat, c’est l’un des rares sujets sur lesquels les pays du G20 ont, pour l’heure, réussi à s’accorder.

Les principaux pays industrialisés et émergents ont accouché à mi-parcours, vendredi 7 juillet, d’une déclaration commune en vingt et un points dénonçant le « fléau » qu’est le terrorisme — distincte de leur communiqué final, qui reste âprement discuté.

Ils y insistent sur le volet financier en apportant un soutien appuyé au Groupe d’action financière (GAFI), organisme intergouvernemental créé en 1989, qui publie des recommandations régulières pour ses trente-sept membres sur les manières de lutter contre la criminalité financière et le financement du terrorisme.

Le texte déclare :

« Nous (...) soutenons le processus en cours pour renforcer la gouvernance du GAFI. Nous accueillons également favorablement son intention de se doter d’une personnalité juridique, reconnaissance du fait que le GAFI a évolué, passant d’une mission temporaire à un engagement public et politique. »

Le GAFI est pour l’instant une structure sans personnalité, hébergée à Paris par l’OCDE. « Nous appelons tous les pays membres à s’assurer que le GAFI dispose des ressources nécessaires pour accomplir son mandat », dit le texte. « Pour le financement du terrorisme, il ne doit exister de lieu sûr nulle part dans le monde », affirme-t-il.

Menace représentée par les combattants de l’EI de retour

Ils appellent également les Etats à être vigilants sur les liens entre le terrorisme « et d’autres formes de criminalité organisée », allant du trafic d’armes au pillage d’antiquités, en passant par l’extorsion de fonds, le trafic de drogue et le trafic d’êtres humains.

Mais le G20 appelle aussi « à travailler avec le secteur privé, en particulier les fournisseurs de services de communication » pour mieux lutter contre la propagande en ligne et la radicalisation.

Cette déclaration spécifique, « pour montrer l’importance que le G20 accorde à ce sujet », contient « des messages assez forts sur l’accès aux données, la détection et le retrait par les opérateurs des contenus incitant au terrorisme », relève une source diplomatique.

Leur communiqué reflète aussi les principales inquiétudes de la lutte antiterroriste, en particulier la menace représentée « par les combattants de retour des zones de conflit en Irak et en Syrie », susceptibles de frapper notamment en Europe.