« Je crains qu’il y ait des alliances très dangereuses entre les puissances qui ont une vision déformée du monde : l’Amérique et la Russie, la Chine et la Corée du Nord, la Russie et Assad dans la guerre en Syrie », dit le pape. | Christian Charisius / AP

Avant même la publication du communiqué final du G20 qui se déroule à Hambourg, le pape François exprime son inquiétude pour les migrants, dans un entretien publié, samedi 8 juillet, par le quotidien La Repubblica.

« Je redoute des alliances très dangereuses entre des puissances qui ont une vision distordue du monde : l’Amérique et la Russie, la Chine et la Corée du Nord, Poutine et Assad dans la guerre de Syrie. Le danger concerne l’immigration. Notre problème principal et malheureusement croissant dans le monde d’aujourd’hui est celui des pauvres, des faibles, des exclus, dont les émigrants font partie », explique le chef de l’Eglise catholique dans cette interview, en dénonçant les pays qui « ont peu de pauvres locaux et craignent l’invasion des migrants ».

« C’est pourquoi le G20 m’inquiète : il frappe surtout les immigrés (...), et les frappe encore plus à mesure que le temps passe », insiste le pape François, en prévenant l’Europe, continent « le plus riche du monde entier », que les peuples pauvres continueront à se presser à ses portes.

Vendredi, le pape avait lancé un appel aux grandes puissances du G20 réunies à Hambourg, dans le nord de l’Allemagne, en faveur des victimes des famines en cours en Afrique et au Yémen. « J’adresse aux chefs d’Etat et de gouvernement du G20, ainsi qu’à toute la communauté mondiale, un appel du fond du cœur concernant la situation tragique au Soudan du Sud, au bassin du lac Tchad, dans la corne de l’Afrique et au Yémen, où trente millions de personnes n’ont pas la nourriture et l’eau nécessaires à leur survie », avait-il écrit.