Le président de l’UDI, Jean-Christophe Lagarde, à l’Assemblée nationale en décembre 2015. | Charles Platiau / REUTERS

Le président de l’UDI, Jean-Christophe Lagarde, a fait part dimanche 9 juillet de son souhait de créer un nouveau parti politique « d’ici l’automne », avec les membres du parti Les Républicains (LR) dits « constructifs ».

Chez LR, il y a « ceux qui ont fait l’analyse que ce n’est plus tenable » avec les élus les plus à droite du parti, a commenté M. Lagarde dans l’émission « Questions politiques » (France inter, Le Monde, France Télévisions). Et de détailler : « C’est ceux qui sont venus avec nous dans le groupe “[Les] Constructifs” [à l’Assemblée nationale], les élus locaux qui se disent on peut faire quelque chose”. »

« Avec ceux-là, nous pouvons construire un grand mouvement de centre et de droite progressiste. C’est l’objectif que nous devons nous fixer d’ici l’automne, le temps de se mettre d’accord sur la façon de procéder, de sorte que les gens qui ont les mêmes idées que nous se retrouvent rassemblés plutôt que séparés. »

« Un groupe parlementaire, ça a forcément vocation à trouver un débouché politique », a-t-il insisté.

Vers une exclusion des « constructifs » de LR

M. Lagarde s’est dit « prêt à ce que l’UDI évolue, qu’on crée une autre force politique ou une nouvelle force politique », notamment « en direction des grands élus locaux qui ne sont plus au Parlement par nécessité ». Il cite le maire de Nancy, Laurent Hénart, qui « est déjà à l’UDI », les maires de Nice, Christian Estrosi, et de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, mais aussi « des présidents de conseils départementaux qui nous contactent ».

Le président de l’UDI a distingué ces élus LR compatibles avec une nouvelle force politique de deux autres catégories, à commencer par « ceux qui considèrent qu’en poursuivant la dérive droitière qui est celle de LR depuis 2010 ils vont y arriver » . « Pour l’instant, ça a plutôt donné le sentiment d’un échec permanent », estime-t-il. Il a averti : « Cette dérive-là, elle posera clairement le problème de notre alliance. Si ça devient trop compatible avec l’extrême droite, c’est juste incompatible avec nous, définitivement. »

Deuxième attitude, selon lui, « c’est plutôt Valérie Pécresse ou Xavier Bertrand », présidents LR des régions Ile-de-France et Hauts-de-France, « les partisans d’une droite plus traditionnelle, plus chiraquienne ». « Est-ce qu’ils resteront chez LR ? C’est à eux de faire le choix mais je crois que quand on n’est pas d’accord à ce point-là dans un parti politique, à un moment donné ça ne tient pas. »

L’exclusion des « constructifs » LR sera examinée le 11 juillet en bureau politique du parti. Le député des Hauts-de-Seine Thierry Solère a dit dans Le Parisien Dimanche avoir déjà reçu sa convocation.