La région Ile-de-France, présidée par Valérie Pécresse (LR), a voté vendredi le 7 juillet le doublement de l’aide au financement d’une complémentaire santé pour les étudiants boursiers. Une disposition aussitôt critiquée par l’opposition, car elle impose le choix d’Harmonie Mutuelle. « Désormais, les étudiants boursiers inscrits dans un établissement d’enseignement supérieur francilien ou dans un institut de formation sanitaire et sociale, bénéficieront de 200 euros par an et par étudiant (contre 100 euros sous la précédente mandature), pour acquérir leur mutuelle », a expliqué la région.

La région Ile-de-France avait lancé en mai « un appel à manifestation d’intérêt avec pour objectif d’identifier et de retenir un projet d’opérateur de complémentaire santé », et a choisi Harmonie Mutuelle, estimant qu’elle présente « le meilleur rapport qualité/prix ».

Parmi les conditions exigées, la région demandait notamment que la mutuelle propose aux étudiants boursiers « plusieurs formules présentant des couvertures différentes adaptées à leurs besoins et capacités financières », ou « favorise la diminution des restes à charge », et intègre « des actions de prévention en cohérence avec les axes du projet régional de santé de la région Ile-de-France : hygiène de vie, bien-être, vie affective et sexuelle, addictions ».

Une décision contestée

La Mutuelle des étudiants (LMDE), l’une des mutuelles étudiantes historiques, s’est insurgée contre « ce dispositif […] qui va être confié à une mutuelle interprofessionnelle ne maîtrisant absolument pas les besoins et les attentes des étudiants ». « Valérie Pécresse voudrait-elle rendre ce dispositif inopérant et faire ainsi des économies sur le dos des étudiants ? » s’interroge la LMDE dans un communiqué, rappelant la suppression du passe contraception dès l’arrivée de Mme Pécresse à la présidence de la région.

Les conseillers régionaux de l’opposition ont également critiqué ce choix. « Pécresse force la main aux étudiants boursiers », selon Jean-Michel Ruiz, élu du Front de gauche, regrettant le choix d’Harmonie Mutuelle, « mastodonte du secteur de la santé privée n’ayant pourtant aucune connaissance spécifique du monde étudiant ».

Rama Sall (PS) a regretté qu’on « vide de sa substance un dispositif essentiel pour la santé des étudiants » et a dénoncé « un dispositif monopolistique ». « Nous ne validons pas le recours systématique à des sociétés privées pour prendre soin de la santé des Français, et plus particulièrement des Français les plus fragiles », a déclaré Mathilde Androuët, pour le FN.