Muriel Pénicaud s’était jusqu’ici cantonnée à une défense de principe dans l’affaire Business France, niant toute responsabilité dans l’organisation par l’organisme public, en 2016, sans appel d’offres, d’une coûteuse soirée de promotion de la France à Las Vegas, autour du ministre Emmanuel Macron. Une soirée confiée à Havas. « Je maintiens avec la plus grande fermeté que je n’ai rien à me reprocher », avait déclaré l’ex-patronne de Business France, le 7 juillet, après l’ouverture d’une information judiciaire.

Mais l’affaire enflant en pleine réforme du code du travail, l’avocat de la ministre a pris la plume, mardi 11 juillet, pour détailler sa défense et répondre « aux nombreux articles parus dans la presse », précise Fabrice Dubest. Son argumentaire tient en deux points. D’abord, les audits réalisés sur la soirée, vouée à la promotion des start-up, auraient été mal restitués. Ceux-ci ne permettraient pas de conclure à la responsabilité de Mme Pénicaud dans les dysfonctionnements chez Business France en matière de commande publique sur l’opération.

Au contraire, fait-il valoir, l’audit de juillet 2016 « a clairement exclu “toute implication de la directrice générale” dans le processus de validation des budgets ou de signature de l’éventuel bon de commande ». Ce qu’auraient confirmé les avocats du cabinet : « il n’a pas été identifié de participation personnelle [du dirigeant de Business France] dans le cadre du marché ».

Courriel mal interprété

Idem pour l’Inspection générale des finances de février 2017, dont il cite la conclusion : « (...) en l’absence d’alerte (...) auprès de la direction générale de Business France, cette dernière n’a pas été en mesure d’aviser les tutelles de ce qu’il n’était pas possible de respecter les procédures d’achat normales. »

Second point : un courriel cité par Le JDD qui laissait entendre que l’ex-directrice avait été avertie en amont de problèmes liés au respect des règles, aurait été mal interprété. « Muriel, briefée par nos soins, ne fait rien. Donc elle gérera aussi quand la CdC [Cour des comptes] demandera des comptes », disait-il. Or, dit Me Dubest, ce courriel concernait des désaccords sur les logos à utiliser. L’abréviation « CdC » ne correspond pas à la Cour des comptes, gendarme des comptes publics, mais à la Caisse des dépôts, qui subventionne Business France pour les événements en lien avec les start-up.