Kokote, une lycéenne japonaise à la recherche du père. | EUROZOOM

L’avis du Monde - Pourquoi pas

Hirune Hime n’est certes pas un coup d’essai pour Kenji Kamiyama, animateur chevronné de 51 ans, réputé pour sa réalisation de la série télévisée Ghost in the Shell : Stand Alone Complex (2002-2003), mais c’est le premier de ses films issu d’une idée originale et ne dépendant pas d’un univers préexistant. Le récit se projette dans un avenir proche, à la veille d’hypothétiques Jeux Olympiques de Tokyo. Kokone, une lycéenne comme beaucoup d’autres, vit avec son père veuf, garagiste bidouilleur et éternel adolescent. Dans son sommeil, elle s’imagine l’héroïne magicienne d’une quête occulte au cœur d’un monde rétro futuriste. Le jour où son père est enlevé par la police pour espionnage industriel, Kokone se lance illico à sa recherche et se rend compte que rêve et réalité entretiennent une continuité mystérieuse.

Une veine subjectiviste de l’animation japonaise

Hirune Hime s’inscrit dans une veine subjectiviste de l’animation japonaise, jouant sur la perméabilité des niveaux de conscience, comme le récent Your Name (2016), de Makoto Shinkai, ou plus anciennement Paprika (2006), de Satoshi Kon. Mais loin d’atteindre aux vertiges de ces illustres modèles, le film se repose sur un onirisme étroit et standardisé. Frappe surtout la pauvreté de l’imaginaire qu’il mobilise, semblant tout droit sorti d’un magasin de jouets. De plus, le versant chimérique du récit n’apporte rien de plus à la réalité de l’héroïne, puisqu’il met en jeu les mêmes personnages déguisés différemment. L’alternance du rêve et réalité se révèle finalement une façon de gonfler un scénario insuffisant (recoller les morceaux d’un roman familial éparpillé) en racontant les mêmes choses deux fois de suite.

HIRUNE HIME Bande Annonce (2017) Animation, Famille

Film d’animation japonais de Kenji Kamiyama (1 h 50). Sur le web : www.eurozoomcine.com/a-l-affiche, www.facebook.com/eurozoom