Discussion entre Donald Trump et Emmanuel Macron le 7 juillet 2017, à Hambourg | Michael Sohn / AP

Le président américain, Donald Trump, assistera, vendredi 14 juillet, au défilé militaire sur les Champs-Elysées. Au côté du président français, Emmanuel Macron, il commémorera le centenaire de l’entrée des Etats-Unis dans la première guerre mondiale. Une image qui ne pourra pas faire oublier les tensions et désaccords qui existent entre les deux hommes, et qu’ils ont pu exprimer au cours des derniers mois.

Pour ce qui le concerne, Emmanuel Macron a souvent publiquement critiqué, sinon le président américain, du moins la politique que celui-ci mène et les choix qu’il fait. Ce qui ne l’empêche pas de reconnaître les liens historiques entre la France et les Etats-Unis et la nécessaire collaboration entre les deux Etats en matière de sécurité.

  • L’appel à l’humilité et à la reconnaissance : une leçon d’histoire

Lors du premier meeting breton d’En Marche, à Quimper, le 16 juillet 2016, Emmanuel Macron s’attaque au manque d’« humilité » de Donald Trump.

« Depuis l’autre côté de notre océan, il devrait avoir un peu plus d’humilité. Monsieur Trump l’Américain, n’oubliez jamais que si vous êtes une nation libre, c’est parce que des ambitieux sont partis de ces terres avec l’amour de la liberté, avec le même rêve, le rêve français, le rêve européen », lance le candidat à la présidentielle.

« Monsieur Trump, n’oubliez jamais ce que vous nous devez, votre liberté, votre existence. Regardez votre histoire, celle de Lafayette, c’est la nôtre » a conclu Emmanuel Macron.

  • La dénonciation d’« une Amérique qui provoque, qui déséquilibre »

Au cours d’une interview à France Culture, Emmanuel Macron réagit aux premiers choix politiques de Donald Trump. Il déclare : « Ce qui est en train de se passer aujourd’hui à travers les premières déclarations de Donald Trump, ses premiers choix […] est extrêmement grave et préoccupant. »

Le candidat à la présidentielle parle ensuite d’une « Amérique qui provoque sur certains sujets […], qui déséquilibre des choses construites depuis tant de décennies et qui sont très précaires […], une Amérique qui décide en même temps de se replier sur elle-même ». Il ajoute : « Les Etats-Unis ne seront plus avec nous les gendarmes du Monde. »

  • Une poignée de main pour une démonstration de fermeté

Pas moins de cinq secondes : c’est le temps qu’a duré la poignée de main entre Emmanuel Macron et Donald Trump à Bruxelles le 25 mai, à l’occasion d’un déjeuner à l’ambassade américaine.

Le président américain a fait de ce geste un outil de communication. Il a pour habitude de secouer le bras de ses visiteurs quand il les salue, avant de les tirer vers lui, le premier ministre japonais, Shizo Abe, par exemple, a pu en faire les frais en février.

Mais, à l’instar de Justin Trudeau quelques mois plus tôt, Emmanuel Macron décide de « résister » à son homologue américain. Quatre jours plus tard, il déclare : « Ma poignée de main avec lui, ce n’est pas l’alpha et l’oméga d’une politique, mais un moment de vérité ».

L’attitude d’Emmanuel Macron se voulait être une démonstration de caractère : « Il faut montrer qu’on ne fera pas de petites concessions, même symboliques ».

Premier tête-à-tête de Trump et Macron à Bruxelles
Durée : 01:22

  • « Make our planet great again », l’appel à se ressaisir sur le climat

Le 1er juin, le président français s’exprime après l’annonce du retrait des Etats-Unis de l’accord de Paris sur le climat. Dans un discours en anglais et en français, il juge que « l’heure est grave ». Emmanuel Macron déclare également que son homologue américain commet « une erreur pour les intérêts de son peuple et une faute pour l’avenir ».

Le président profite également de son allocution pour détourner le slogan de Donald Trump « Make America great again » (« Redonnons à l’Amérique sa grandeur ») en déclarant « Make our planet great again » (Redonnons sa grandeur à notre planète »).

Il a également invité les scientifiques à venir travailler en France sur des « solutions concrètes » pour le climat.

Emmanuel Macron : "Make our planet great again"
Durée : 01:40

  • Le 14 Juillet en commun, pour rappeler les points de convergence, malgré tout

Dans un entretien accordé à Ouest France, le président français justifie l’invitation de Donald Trump aux célébrations du 14 Juillet en qualifiant les Etats-Unis de « partenaire historique ». Il ajoute que l’objectif de cet événement est de « célébrer l’entrée en guerre à nos côtés des troupes américaines il y a cent ans, leur rendre hommage et célébrer une relation qui est incontournable dans le domaine de la sécurité. »

Selon le président, la France et les Etats-Unis ont « un point de convergence essentiel : la lutte contre le terrorisme et la protection de nos intérêts vitaux ».