L’université de Grenade accueille chaque année plus de 2 000 étudiants européens en échange : c’est la première ville Erasmus en Europe | Flickr

Bourses du Crous, de la région, de l’université, du programme Erasmus, coup de pouce des parents, emprunt étudiant, job d’été… Il y a de multiples façons de financer ses études à l’étranger, mais il en reste un auquel on pense moins souvent : travailler sur place. On considère à tort que les démarches administratives seront trop lourdes, on ne sait pas où chercher ou encore on pense qu’il faut parler couramment la langue du pays d’accueil. Conseils et témoignages d’étudiants qui ont choisi de travailler pendant leur mobilité à l’international.

  • Commencer par chercher à l’université

De nombreuses universités centralisent les offres de job étudiant, soit sur Internet, soit sur un panneau d’affichage sur le campus : c’est une bonne manière de commencer les recherches. Au Canada et aux Etats-Unis, le visa étudiant délivré lors d’un séjour en échange universitaire n’autorise à travailler que sur le campus (à la bibliothèque, à la salle de sport ou à la cafétéria par exemple), il faudra donc s’en contenter.

Il peut aussi être utile de se tourner vers ses enseignants : sur les campus américains, il est courant que certains professeurs proposent à leurs élèves des postes d’assistants de recherche, ce qui permet à la fois de financer sa mobilité et d’ajouter une ligne précieuse sur son CV, surtout si on se destine à la recherche. Si vous vous sentez l’âme d’un professeur, rapprochez-vous du centre de langues, il y a chaque année des places à pourvoir en tant que tuteur : il s’agit souvent de reprendre les bases de la grammaire avec des étudiants en difficulté, ou tout simplement de discuter en français.

  • Utiliser le français comme un atout

Le français est un atout certain, non seulement pour devenir le tuteur d’autres étudiants au sein de la fac, mais aussi pour donner des cours de langues à l’extérieur ou garder des enfants. Manon, partie à Lund (Suède) en Erasmus pendant sa licence de géographie, a pu devenir la baby-sitter régulière d’une famille « en mettant en avant le français comme petit plus ». Un revenu complémentaire qui lui a permis de voyager « dans toute l’Europe du Nord et même en Russie », mais aussi de faire des économies au quotidien, car la famille qui l’embauchait lui permettait de dîner avec elle tous les soirs. Une expérience qui lui a aussi permis de s’intégrer dans une vie de famille et de « découvrir la Suède autrement ».

Pierre-Jean, lui, a travaillé comme interprète français-anglais pour une compagnie lors de son échange Erasmus à Prague, sans même avoir à parler tchèque. Cet étudiant en histoire qui n’était pas « confiant dans sa capacité à travailler en anglais » à son arrivée sur place, s’est rapidement rendu compte qu’il avait « un niveau largement suffisant pour ce petit job étudiant ». Son conseil : « Tentez ! Vous n’avez rien à perdre. »

  • Solliciter son réseau

Pour trouver son job étudiant, Manon a demandé de l’aide à ses colocataires pour rédiger une annonce en suédois qu’elle a glissée dans les boîtes aux lettres des maisons et appartements autour du campus, « un petit effort qui a joué en ma faveur », analyse-t-elle. Pierre-Jean avait commencé par « chercher du travail dans les Instituts français et à l’ambassade », mais ceux-ci recourent plutôt à des stagiaires recrutés très en amont. C’est en activant son réseau et en passant par différents groupes Facebook de Français installés à Prague qu’il a eu accès à de nombreuses offres d’emploi. « En mettant en avant le fait que l’on est à l’université, et en guettant les annonces, on est rapidement contacté par des employeurs ! », témoigne Pierre-Jean.

  • Apprendre les bases de la langue locale

Tout dépend du pays d’accueil, mais lorsque l’on cherche un emploi, même étudiant, dans un pays dont on ne maîtrise pas la langue, on peut parfois se retrouver limité à quelques offres. Apprendre le tchèque lors de son premier Erasmus a permis à Pierre-Jean, lorsqu’il est retourné à Prague pour un second séjour d’études, de trouver un poste de community manager. Les universités d’accueil offrent souvent des cours de langue débutant pour les étudiants Erasmus, l’occasion de s’initier à moindre coût. Quelques notions de base peuvent suffire à mettre employeur et clients en confiance, et une langue rare reste un atout sur un CV une fois revenu en France !

  • Demander conseil

Le service des relations internationales de l’université d’origine et celui de l’université d’accueil sont de précieuses ressources quand vient l’heure de trouver un job étudiant. Ils peuvent fournir de nombreux conseils sur les modalités de visa avant le départ, mais aussi vérifier un contrat de travail ou fournir des conseils sur la façon de rédiger un CV ou une lettre de motivation. En cas de doute ou de conflit, ils pourront également servir d’intermédiaires.