la situation est particulièrement tendue entre Téhéran et Washington, alors que les Etats-Unis doivent décider une nouvelle fois, en principe lundi, de continuer ou non d’alléger les sanctions contre l’Iran. .AFP PHOTO / POOL / CARLOS BARRIA | CARLOS BARRIA / AFP

Un ressortissant américain accusé d’« infiltration » a été condamné à dix ans de prison en Iran, a annoncé dimanche 16 juillet Téhéran, dans un contexte de crispation avec Washington.

Selon l’agence Mizanonline, qui dépend de l’autorité judiciaire, la personne arrêtée s’appelle Xiyue Wang et possède la double nationalité américaine et chinoise. « Il fournissait des informations de terrain sous forme d’articles publiques, confidentiels et très confidentiels à l’équipe de recherche du département d’Etat américain », selon cette agence, qui a publié sa photo.

L’agence affirme encore qu’il travaillait aussi avec divers centres de recherche, notamment « l’école Kennedy de l’université Harvard », « le Centre d’études sur l’Iran et le Golfe persique de Sharmin et Bijan Mossavar-Rahmani » ou encore « le Centre d’études iraniennes de l’université de Tel-Aviv » « Cet espion américain avait pour mission de collecter des informations et des documents secrets » sur l’Iran, a ajouté l’agence, qui ajoute qu’il a été arrêté le 8 août 2016. Le ressorissant américain aurait fait appel de la décision, selon Mizanonline.

« Poursuites inventées »

Les Etats-Unis ont réclamé dimanche la « libération immédiate » de tous les Américains « injustement détenus » en Iran. « Le régime iranien continue de détenir des ressortissants américains et d’autres étrangers sur la base de poursuites inventées en matière de sécurité nationale », a déclaré un responsable du département d’Etat.

Deux ressortissants irano-américains, l’homme d’affaires Siamak Namazi et son père Mohammad Bagher Namazi, ont été condamnés en octobre 2016 avec quatre autres personnes à dix ans de prison pour « espionnage » au profit de Washington. Les Etats-Unis ont demandé à plusieurs reprises la libération immédiate des deux hommes.

Regain de tensions

L’Iran et les Etats-Unis n’entretiennent pas de relations diplomatiques depuis 1980 et leurs rapports se sont envenimés après l’arrivée au pouvoir du président américain Donald Trump qui a, avec le Congrès, a adopté une position hostile à l’égard de Téhéran. M. Trump a déjà pris le contre-pied de son prédécesseur Barack Obama en resserrant les liens avec l’Arabie saoudite sunnite et en appelant à « isoler » le rival iranien chiite.

Washington accuse Téhéran d’être une « menace » régionale, qui « déstabilise » directement ou via des groupes « terroristes » la Syrie, l’Irak, le Yémen ou le Liban. Le président américain dénonce en outre régulièrement l’accord nucléaire conclu en juillet 2015 entre l’Iran, les Etats-Unis, la Russie, la Chine, l’Allemagne, la France et la Grande-Bretagne.

En vertu de cet accord, l’Iran, soupçonné malgré ses démentis de chercher à fabriquer l’arme nucléaire, a accepté de réduire pendant au moins dix ans ses activités nucléaires sensibles contre la levée partielle et progressive des sanctions internationales. Les Etats-Unis ont décidé un réexamen de leur position sur l’accord nucléaire et Washington doit décider une nouvelle fois, en principe lundi, de continuer ou non d’alléger les sanctions contre l’Iran.