Eugénie Le Sommer sera l’attaquante n° 1 des Bleues aux Pays-Bas. | SYLVAIN THOMAS / AFP

L’équipe de France féminine de football va-t-elle enfin ouvrir son palmarès ? Souvent placées, jamais sur le podium, les Bleues entament avec un appétit féroce l’Euro 2017 qui s’ouvre, dimanche 16 juillet, aux Pays-Bas avec le match d’ouverture entre les Néerlandaises et les Norvégiennes (18 heures). Les Françaises figurent parmi les favorites à la victoire finale, surtout qu’elles devraient s’extraire sans trop de peine du groupe C, où elles affronteront l’Islande (18 juillet), l’Autriche (22 juillet) et la Suisse (26 juillet).

  • Un pays organisateur prêt pour l’événement

La douzième édition du championnat d’Europe de football féminin a lieu aux Pays-Bas. Pour la première fois de l’histoire de la compétition, seize équipes s’opposent (contre douze auparavant). Sept stades, de plus de 10 000 places accueillent les 31 rencontres du tournoi. Les matchs se disputent à Breda, Deventer, Doetinchem, Utrecht, Rotterdam, Tilburg et Enschede. Cette dernière ville, où se situe le De Grolsch Veste, un stade de 30 000 places, propriété du FC Twente, sera le théâtre de la finale.

  • Une équipe de France en pleine confiance

Le foot féminin hexagonal est en plein essor, en témoigne la dernière finale de Ligue des champions, 100 % tricolore, entre le Paris-Saint-Germain et l’Olympique lyonnais (victoire de l’OL aux tirs au but). Comme d’habitude, ces deux clubs constituent la base de l’équipe nationale. Plus de la moitié de la liste des 23 sélectionnées est composée par des joueuses de l’OL (10) et du PSG (4). Malgré une rivalité sportive grandissante entre les deux formations, l’équipe nationale ne semble pas impactée, bien au contraire.

Depuis l’intronisation d’Olivier Echouafni au poste de sélectionneur, en septembre 2016, à la place de Philippe Bergeroo, les Bleues sont invaincues. Les coéquipières de Wendie Renard ont remporté pour la première fois la SheBelives Cup aux Etats-Unis, tournoi international mettant aux prises quatre grandes nations du football. Lors de cette édition 2017, les tricolores ont affronté l’Angleterre, l’Allemagne et l’ogre américain qu’elles ont étrillé 3-0.

Elles ont également effectué un sans-faute lors des qualifications pour l’Euro, huit victoires en huit matchs, sans encaisser le moindre but. L’équipe de France se présente aux Pays-Bas pleine d’assurance. Mais attention à l’excès de confiance. Des éliminatoires réussies ne sont pas toujours synonymes de victoire finale. Leurs homologues masculins de 1992, dirigés à l’époque par Michel Platini et piteusement sortis au premier tour par les futurs champions d’Europe danois, peuvent en témoigner…

  • Une équipe de France déterminée à remporter enfin un titre

Désormais, cette génération exceptionnelle vise le titre, ou au pire un premier podium. Quatrièmes du Mondial 2011 et des Jeux olympiques 2012, les Bleues ont subi depuis trois éliminations en quarts de finale : Euro 2013, Mondial 2015 et JO 2016. L’équipe de France n’a même jamais franchi les quarts de finale de l’Euro, éliminée lors du dernier tournoi suédois par les Danoises aux tirs au but.

En 2009 en Finlande, les Françaises avaient aussi craqué à la loterie des tirs au but en quarts de finale face aux Néerlandaises. Eugénie Le Sommer, joueuse de l’OL et atout offensif numéro 1, considère l’équipe « meilleure que les années précédentes ». Le moment est venu de le prouver sur le terrain afin de surfer sur la vague de popularité qui accompagne les féminines ces dernières années.

  • Des rivales prêtes à en découdre

Mais les Bleues font face à une concurrence de taille. Au premier rang, on trouve forcément les Allemandes, tenantes du titre, et qui possèdent le record de victoires avec huit titres continentaux. La Nationalmannschaft est menée par sa capitaine et meneuse de jeu Dzsenifer Marozsán. La jeune femme, d’origine hongroise, connaît parfaitement les joueuses françaises puisqu’elle évolue sous le maillot des Gones et a été élue meilleure joueuse du championnat de France par l’UNFP.

La Norvège, championne d’Europe à deux reprises (1987 et 1993), a aussi des arguments à faire valoir. La France a d’ailleurs rencontré quelques difficultés face à cette sélection lors de son dernier match de préparation, le 11 juillet dernier, puisqu’elle a été tenue en échec (1-1). La jeune attaquante lyonnaise, Ada Hegerberg, remuante face aux Françaises, est prête à mener les siennes vers les sommets du foot européen. Cette saison, la Norvégienne a terminé meilleure buteuse du championnat, à égalité avec Eugénie Le Sommer, avec 20 buts en 22 matchs.

Women's football gold for Germany

Une autre formation scandinave se mêle à la bataille. La Suède, titrée lors du premier Euro en 1984 mais récente médaillée d’argent lors des JO de Rio en août dernier, a de belles ambitions. Une maxime footballistique prétend que pour gagner, il faut un bon gardien et un bon buteur. Les Suédoises ont donc toutes leurs chances puisqu’elles peuvent compter sur l’une des meilleures gardiennes du monde, Hedvig Lindahl, et sur la légendaire Lotta Schelin, capitaine et fer de lance de l’attaque suédoise.

Il faudra surveiller également des nations qui ne cessent de progresser comme l’Angleterre ou l’Espagne, les deux probables adversaires de la France en quarts de finale. Les Néerlandaises seront également dangereuses à domicile.

  • Un impact médiatique plus important

La popularité du foot féminin ne cesse de croître ces dernières années en France. La finale de la Ligue des champions 2017, diffusée en prime time, a attiré 2,7 millions de téléspectateurs sur France 2, soit 13 % de part de marché. A l’Euro, les supporteurs français pourront suivre leurs protégées sur France Télévisions et sur Eurosport. La grosse majorité du tournoi est visible en clair. Les chaînes du service public retransmettent 17 matchs, dont les affiches les plus alléchantes et, bien entendu, les rencontres des footballeuses françaises. A deux ans de la Coupe du monde 2019 organisée par la France, un beau parcours des Bleues enclencherait une dynamique intéressante.