Au siège du Parti socialiste, en novembre 2016. | Benoit Tessier / REUTERS

La direction collégiale provisoire du Parti socialiste, désignée il y a une dizaine de jours, se réunit pour la première fois, lundi 17 juillet, à huis clos. Cette équipe va succéder à Jean-Christophe Cambadélis, premier secrétaire depuis 2014, qui a annoncé sa démission au soir du deuxième tour des catastrophiques législatives, qui n’ont envoyé que 31 députés sur les bancs de l’Assemblée. La direction devra s’atteler à établir une « feuille de route de la rénovation » qu’elle devrait présenter à la fin août, avant de la soumettre au vote des militants. Le tout avant l’organisation d’un congrès, prévu pour le début de l’année 2018.

  • Une ligne politique à définir

Où se trouve désormais le PS ? La question n’est plus si simple après les élections présidentielle et législatives qui ont bouleversé le paysage politique. La formation a vu partir, au cours de la même semaine, les deux finalistes de la primaire organisée en janvier, Manuel Valls et Benoît Hamon, figures respectives de l’aile droite et de l’aile gauche. Un double départ synonyme de « clarification par le vide », « une opportunité de définir une ligne claire de ce que nous voulons être », considérait M. Cambadélis dans une interview au Monde, le 8 juillet.

Fin juin, le parti s’est officiellement placé dans l’opposition à l’exécutif. Mais le 4 juillet, seuls cinq députés socialistes ont voté contre la confiance au gouvernement, quand la majorité du groupe (23 élus) s’est abstenue. Trois parlementaires ont voté pour.

La ligne reste donc à définir pour le Parti socialiste, qui devra décider quelle place il occupe entre La République en marche et La France insoumise. Epineux sujet, sur lequel tout le monde au PS a sa petite idée. La composition de la direction collégiale est à ce titre significative. L’équipe, annoncée comme « resserrée », doit finalement comporter, à terme, 29 membres. Parmi eux : des anciens ministres (Matthias Fekl, Laurence Rossignol, Carole Delga), un proche de Benoît Hamon (le député Régis Juanico), une proche de François Hollande (Frédérique Espagnac, élue au Sénat), un représentant de l’aile gauche (Emmanuel Maurel, député européen).

« On va partir de la situation telle qu’elle est aujourd’hui, on va essayer de faire la synthèse de tout ça. Il y a un mot-clé dans la famille socialiste : c’est le mot synthèse », a déclaré Julien Dray, porte-parole de la direction collégiale, sur France Inter. « Je ne peux pas vous dire que ça va marcher », a-t-il admis, se disant lui-même « curieux de voir comment les choses vont se passer dans les jours à venir ».

  • Des finances en berne

La chute du nombre de députés socialistes (31 contre 284 lors de la précédente législature) a une conséquence sur les finances du parti : jusque-là, l’argent public, reçu en fonction des scores obtenus et du nombre de parlementaires, représentait 40 % de ses recettes. « On va passer de 25 millions d’euros par an à 7 millions d’euros par an », détaille dans Le Parisien le trésorier du PS, Jean-François Debat.

Le parti a toutefois un avantage : il n’est pas endetté. Il possède par ailleurs un patrimoine immobilier important, dont le siège, situé rue de Solférino à Paris, qui pourrait être mis en vente ou hypothéqué.