Le ministre britannique chargé du Brexit, David Davis, et le négociateur en chef de l’UE, Michel Barnier, lors du deuxième round de négociations à Bruxelles le 17 juillet. | YVES HERMAN / REUTERS

L’Union européenne (UE) à 27 et le Royaume-Uni entrent lundi 17 juillet dans le vif du sujet lors d’un deuxième cycle de négociations à Bruxelles pour déterminer les conditions de leur divorce.

Après une session inaugurale au cours de laquelle les deux parties se sont accordées sur le calendrier des rencontres et les sujets à régler en priorité, les deux camps vont pouvoir commencer à comparer leurs positions de négociation sur les dossiers les plus épineux : les droits des citoyens et le solde des comptes.

Les deux équipes de négociateurs discuteront à partir de lundi, au niveau de groupes de travail, jusqu’à jeudi, jour où se tiendront une session plénière et une conférence de presse.

Pour cette véritable entrée en matière, le négociateur en chef européen Michel Barnier espère pouvoir « nous assurer que nous travaillons sur les mêmes bases, avec des objectifs communs ».

Le négociateur en chef britannique, David Davis, a, pour sa part, souligné : « Protéger les droits de tous nos citoyens est ma priorité et c’est une chose sur laquelle on doit vraiment progresser. » Il a également rappelé l’importance de la question du sort des citoyens expatriés pour lesquels le divorce entre Londres et Bruxelles fait peser l’incertitude sur leurs droits (de résidence, d’accès au marché du travail, à la sécurité sociale, etc.).

La question cruciale du règlement financier

La pression est incontestablement montée ces derniers jours, à l’approche de ce nouveau cycle de négociations. Le ministre britannique des affaires étrangères, l’eurosceptique Boris Johnson, a par exemple assuré que les Européens pouvaient « toujours courir » pour que son pays paie la facture du Brexit, estimée jusqu’à 100 milliards d’euros par certains responsables européens. Un chiffre jugé parfaitement « ridicule » dimanche par le grand argentier britannique Philip Hammond.

« L’heure tourne », a toutefois mis en garde Michel Barnier, si Londres et Bruxelles veulent boucler comme prévu un accord de retrait d’ici mars 2019. De fait, les négociations sur le Brexit doivent même être bouclées d’ici à octobre 2018 pour permettre la ratification de l’accord final par toutes les parties concernées d’ici au printemps 2019.

Les Européens, qui ont finalisé leurs préparatifs des tractations en mai, se montrent de plus en plus impatients de connaître les positions britanniques. Londres a ainsi publié jeudi les documents précisant son « opinion » sur plusieurs sujets-clés, sans pour autant répondre à la question cruciale du règlement financier.

Dans ces documents, les Britanniques insistent sur la nécessité de s’entendre sur une période transitoire et de commencer au plus vite à discuter du statut de la future relation entre les deux parties. Une conversation que les Vingt-Sept ont pourtant déjà conditionnée à l’établissement d’avancées significatives sur des sujets clés comme le sort des citoyens expatriés, déjà évoqué, la question financière et la frontière entre la République d’Irlande et la province britannique de l’Irlande du Nord.

« Ça coûte cher dans toute séparation »

« Solder les comptes (…), ce n’est pas facile, ça coûte cher dans toute séparation », a reconnu Michel Barnier. « Nous ne demanderons pas au Royaume-Uni un euro, un pound de plus que ses engagements » pris au moment de son adhésion à l’UE, a de nouveau promis le Français.

Les deux parties devraient également commencer à se pencher sur des points « divers », comme l’appartenance à Euratom, la communauté européenne de l’énergie atomique, l’autorité de la Cour de justice de l’UE (CJUE) ou le statut des biens placés sur le marché unique après la date du Brexit (par exemple une voiture fabriquée et mise sur le marché avant le Brexit mais vendue après).