Le gouvernement vénézuélien a affirmé, mardi 18 juillet, qu’il maintenait le projet de Constituante malgré les menaces de « mesures économiques fortes » du président des Etats-Unis, Donald Trump, contre Caracas.

« Rien ne pourra l’arrêter, [le projet de] Constituante continue. Aujourd’hui, le peuple vénézuélien est libre et répondra de manière unie face à l’insolente menace d’un empire xénophobe et raciste », a déclaré le chef de la diplomatie vénézuélienne Samuel Moncada en référence à Washington. Le président vénézuélien Nicolas Maduro entend convoquer une assemblée constituante destinée à remplacer ou à purger les institutions qui échappent actuellement au pouvoir, comme le Parlement ou le ministère public.

Lundi, Donald Trump a menacé d’imposer des « mesures économiques fortes et rapides », sans les détailler, si Nicolas Maduro « impose son Assemblée constituante le 30 juillet ». Qualifiant M. Maduro de « mauvais dirigeant rêvant de devenir dictateur », le président américain a appelé « à la tenue d’élections justes et libres » et assuré que les Etats-Unis « se tiennent au côté du peuple vénézuélien dans sa quête pour ramener son pays vers une démocratie totale et prospère ».

Brusque montée de tensions

Cette brusque montée de tensions intervient deux jours après le succès de la consultation symbolique de l’opposition vénézuélienne qui a vu 7,6 millions de personnes se prononcer pour le retrait de l’Assemblée constituante voulue par le chef de l’Etat socialiste. Encouragée par cette participation massive, l’opposition vénézuélienne a appelé à une grève générale de vingt-quatre heures, jeudi, pour tenter de mettre en échec le projet du président vénézuélien.

Après plus de trois mois de manifestations violentes qui ont fait 96 morts dans ce pays en crise, les antichavistes – du nom d’Hugo Chavez, président de 1999 à sa mort en 2013, dont M. Maduro est l’héritier – espèrent provoquer des élections anticipées avant la fin du mandat présidentiel en décembre 2018. L’opposition accuse le gouvernement d’être responsable de la crise économique qui étouffe le Venezuela, frappé de plein fouet par la chute des cours du pétrole alors que 95 % des devises proviennent de l’or noir.