Le député de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon, le 12 juillet à l’Assemblée nationale. | CHARLES PLATIAU / REUTERS

Le parquet de Paris a élargi l’enquête sur les soupçons d’emplois fictifs d’assistants parlementaires au Parlement européen à Jean-Luc Mélenchon, a appris l’Agence France-Presse de source judiciaire, mardi 18 juillet, confirmant une information du Parisien. Cette annonce intervient à la suite d’un nouveau signalement déposé le 27 juin par la députée européenne du Front national (FN) Sophie Montel visant le patron de La France insoumise.

Après un premier signalement de l’élue d’extrême droite, le parquet de Paris avait ouvert le 22 mars une enquête préliminaire pour « abus de confiance » visant une vingtaine d’eurodéputés de tous bords. Les investigations ont été confiées à l’Office anticorruption de la police judiciaire. Après ce second signalement de Mme Montel, le parquet de Paris a alors décidé d’élargir ses investigations aux activités de l’ancien eurodéputé du Parti de gauche (2009-2017) ainsi qu’à quatre de ses anciens assistants parlementaires.

Le FN également visé par une enquête

« Aucun de mes assistants n’a jamais exercé aucune responsabilité politique ni à l’intérieur du Parti de gauche ni pour La France insoumise, jamais aucun de toute la période du Parlement européen, donc je ne sais pas pourquoi on me cherche », a réagi M. Mélenchon mardi lors d’un point presse à l’Assemblée nationale.

Dans cette enquête, les enquêteurs cherchent à savoir si des fonds européens, dévolus à l’embauche d’assistants parlementaires, ont été détournés afin de rémunérer des cadres employés à d’autres tâches au sein de leur formation politique. Des eurodéputés et ex-eurodéputés de tous bords sont concernés par ces investigations : les LR Brice Hortefeux et Michèle Alliot-Marie, le socialiste Edouard Martin ou encore l’écologiste Yannick Jadot.

Le FN est lui-même visé par une enquête des juges d’instruction, soupçonné d’avoir mis en place un système pour rémunérer ses permanents avec des crédits européens, en les faisant salarier comme assistants de ses eurodéputés. Dans cette affaire, la patronne du parti, Marine Le Pen, a été mise en examen pour abus de confiance fin juin.

La députée du Pas-de-Calais est soupçonnée d’abus de confiance en sa qualité de députée européenne, pour l’utilisation de fonds du Parlement européen pour sa chef de cabinet au FN, Catherine Griset, et pour son garde du corps Thierry Légier sur la période 2009-2016. Mme Le Pen est également mise en examen pour complicité d’abus de confiance pour des faits commis entre 2014 et 2016 en sa qualité de présidente du FN.