Le système chinois de censure du Web bloquerait uniquement les messages transférés par les serveurs de contenus multimédias. | Patrick Sison / AP

Une forme de censure sélective : en Chine continentale, l’application WhatsApp ne peut plus être utilisée pour échanger images, vidéos et son, ont constaté de nombreux utilisateurs dans le pays.

Depuis plusieurs jours, alors que se prépare un important congrès du Parti communiste chinois, la censure bloque systématiquement les photographies du Prix Nobel de la paix, Liu Xiaobo, mort d’un cancer en détention. Toutes les images de Liu Xiaobo sur son lit d’hôpital, et toutes formes de commémoration, ont été interdites sur les réseaux sociaux nationaux, comme WeChat, largement censurés par le gouvernement.

WhatsApp, propriété de Facebook, utilise en revanche un système de chiffrement, dit « de bout en bout », qui empêche tout censeur de consulter le contenu des messages échangés – et donc de les censurer.

Le « grand firewall »

Plutôt que de bloquer WhatsApp, dont l’usage est minoritaire en Chine, le gouvernement a eu recours à une technique plus subtile, note le chercheur en cryptographie Nadim Kobeissi : le « grand firewall », comme est surnommé le système chinois de censure du Web, semble bloquer uniquement les messages transférés par les serveurs de contenus multimédias (voix, images, etc.), et laisser fonctionner normalement les serveurs transmettant les messages texte.

WhatsApp est le seul service de Facebook fonctionnant en Chine continentale. Facebook est bloqué dans le pays depuis 2009, et Instagram depuis 2014. Le premier réseau social au monde n’a pas souhaité réagir à l’annonce de ce blocage partiel de WhatsApp.