Emmanuel Macron, Angela Merkel et Donald Trump, le 7 juillet à Hambourg. | JOHN MACDOUGALL / AFP

Pour la première fois, la France détrône les Etats-Unis et le Royaume-Uni en prenant la première place du classement des pays les plus influents au monde en matière de soft power, établi par le cabinet de conseil stratégique Portland, avec l’aide du Centre de diplomatie publique de l’Université de Californie du Sud (USC).

Le classement est réalisé en mesurant la capacité d’influence d’un pays et celle de ses acteurs politiques, économiques et culturels. Cinquième en 2016, la France dépasse désormais les Etats-Unis, encore leaders de l’année dernière, effet probable d’une dynamique créée par l’élection d’Emmanuel Macron. L’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche semble par contre avoir été le facteur décisif du recul américain, tandis que le Royaume-Uni, qui se maintient à la deuxième place, doit sa baisse relative (de 75,97 à 75,72 points) à sa décision de quitter l’Union européenne. Quant à l’Allemagne, elle perd une place par rapport aux autres pays, bien qu’elle améliore son score en valeur absolue, en raison de sa bonne santé économique et des prises de position de la chancelière Angela Merkel en faveur d’une politique généreuse envers les réfugiés.

Un capital « instable »

Avec des données recueillies dans six catégories (gouvernance, culture, éducation, engagement global, entreprises et numérique) et des sondages internationaux, l’institut Portland a créé un cadre complet pour l’analyse du « soft power ». Les questions des sondages portaient sur la perception des personnes interrogées sur huit critères, parmi lesquels la gastronomie, l’accueil des étrangers, l’intérêt touristique, l’avancée technologique, ou encore l’attractivité d’un pays pour vivre, travailler ou étudier.

Avec un total 75,75 points, la France est première en « engagement global », et obtient de bons scores en ce qui concerne la culture et le numérique. L’engagement d’Emmanuel Macron en faveur des nouvelles technologies a également permis à la France de progresser dans le classement.

Sur un total de trente pays, quinze appartiennent à L’Union européenne. L’Asie continue à s’affirmer, avec le Japon à la 3e place, la Corée du Sud à la 21e et la Chine à la 25e. Ces trois Etats ont progressé depuis 2016. La Turquie fait à nouveau son entrée dans le classement après l’avoir quitté en 2016, tout en bas de l’échelle, à la 30e place, en dépit des mesures répressives récentes prises par le président Recep Tayyip Erdogan.

Le terme de « soft power » a été élaboré il y a vingt-sept ans par Joseph Nye, professeur à l’université américaine de Harvard. « Dans des circonstances normales, le soft power est un capital relativement stable. Mais nous ne vivons pas dans une époque normale », estime-t-il, faisant allusion aux incertitudes sur l’avenir proche du Royaume-Uni et des Etats-Unis. Jonathan McClory, porte-parole de l’institut Portland et directeur général Asie, explique que « la chose la plus importante, et vraiment l’objectif du classement, est de souligner quels sont les atouts de la France pour encourager le nouveau gouvernement à les maintenir et en user pour atteindre ses objectifs de politique étrangère ».