Le chef d’état-major Pierre de Villiers a présenté sa démission, le 19 juillet. | Stephane Mahe / REUTERS

La crise entre le président de la République et le chef d’état-major des armées Pierre de Villiers a atteint son point culminant, mercredi 19 juillet, avec la démission du général. Une décision prise après un différent entre les deux hommes sur les économies réclamées aux armées, qui avait conduit à une cinglante mise au point d’Emmanuel Macron. Le point sur les réactions à cette démission, fait sans précédent depuis 1958.

  • A droite

« Le comportement du président de la République est complètement déplacé, a commenté le député Les Républicains Daniel Fasquelle sur LCI, j’espère que ça ne se reproduira plus, qu’on apportera un vrai soutien à nos militaires, qui sont sur des terrains dangereux. »

Son collègue Eric Ciotti a renchéri sur Twitter, dénonçant l’« irresponsabilité totale d’un pouvoir qui, par arrogance et incompétence, sacrifie un homme de qualité comme Pierre de Villiers ». « Macron préfère Darmanin [ministre de l’action et des comptes publics, issu de LR], au général de Villiers », s’émeut-il encore.

Pour l’ancien premier ministre Jean-Pierre Raffarin, « il faut comprendre le général de Villiers, un grand chef d’état-major ».

« Un grand soldat s’en va, ses vérités sont toujours là », a estimé le président de la région Hauts-de-France, Xavier Bertrand.

« Depuis le début, le général de Villiers se comporte en chef quand Macron se comporte en petit chef », a réagi de son côté le vice-président du Front national, Florian Philippot.

  • A gauche

« Nouveau chef-d’œuvre d’Emmanuel Macron », a ironisé sur Twitter l’ancien candidat PS à la présidentielle, Benoît Hamon.

« Institutions bafouées », a tweeté le député PS Luc Carvounas, rappelant que le général de Villiers a été « démis après s’être exprimé devant le Parlement ».

C’est, en effet, des propos que le militaire a tenus devant la commission de la défense de l’Assemblée nationale, réunie à huis clos, qui ont déclenché la crise. Le chef d’état-major avait émis des réserves sur les économies réclamées aux armées, des critiques qui ont fuité et provoqué le couroux d’Emmanuel Macron.

« De cette démission du [chef d’état-major des armées], on pourrait retenir que le chef de l’Etat ne reconnaît pas au Parlement le droit d’être informé », commente également l’ancien garde des sceaux Jean-Jacques Urvoas.

Alexis Corbière, député de La France insoumise, estime, pour sa part, que la démission du général « est une preuve cinglante d’échec de la politique de Macron et de sa politique brutale ». Il rend également hommage à l’homme :