Le site AlphaBay était fermé depuis le début du mois de juillet. | Jade Labrunye / Le Monde

La déclaration très officielle, depuis le ministère de la justice américain, est venue mettre un terme aux doutes de nombreux internautes. Le ministre Jeff Sessions, accompagné du FBI, de l’agence antidrogue américaine et d’Europol, a annoncé jeudi 20 juillet la fermeture de deux importants sites Internet du marché noir : AlphaBay et Hansa.

Les deux sites ont été fermés au cours de deux opérations coordonnant les autorités de plusieurs pays, dont la Thaïlande, les Pays-Bas, les Etats-Unis et l’Allemagne. Ces sites de vente en ligne, accessibles uniquement aux internautes connaissant l’adresse et munis du navigateur anonyme TOR, permettaient la vente et l’achat de drogue, d’armes, mais aussi de données confidentielles, comme des données de cartes de crédit. « AlphaBay a rassemblé jusqu’à 200 000 utilisateurs et 40 000 vendeurs. Il y avait plus de 350 000 annonces pour des drogues illégales et des produits chimiques toxiques », précise le communiqué d’Europol.

Plusieurs interpellations, des clients identifiés

AlphaBay, considéré comme le plus grand site de vente illégal du « dark Web », a été fermé à la suite d’une opération conjointe du FBI et de l’agence américaine de lutte contre le trafic de drogue. L’administrateur présumé du site, décrit par Europol comme « un citoyen canadien vivant luxueusement en Thaïlande », a été arrêté le 5 juillet. Il aurait été retrouvé mort dans sa cellule quelques jours après, pendu avec une serviette. « Tous les indices poussent à croire qu’il s’agit d’un suicide », a déclaré la police thaïlandaise, selon l’Agence Française de Presse (AFP). L’équivalent d’un peu plus de 3 millions d’euros en bitcoins, une monnaie anonyme, ont également été gelés durant l’opération.

Le site Hansa, numéro trois de ce marché de la vente illégale, faisait quant à lui l’objet d’une enquête de la police néerlandaise depuis 2016. Les deux administrateurs présumés ont été interpellés en Allemagne, à une date non précisée, et les serveurs du site saisis dans plusieurs pays européens (Pays-Bas, Allemagne, Lituanie). La police néerlandaise a ainsi pu prendre le contrôle du site, se faisant passer pour ses administrateurs – et enregistrer les informations de connexion des acheteurs. Europol affirme détenir les adresses postales d’environ 10 000 acheteurs sur Hansa, qui feront l’objet de poursuites. De nombreux utilisateurs d’Alphabay s’étaient rabattus sur Hansa après la fermeture du premier site marchand illégal au monde.