Documentaire sur Arte à 22 h 50

Depeche Mode 101 with german Subs Part 1

Documentariste américain de renom, Don Alan ­Pennebaker s’est fait une spécialité dans les années 1960-1970 de suivre des artistes lors de leur tournée et de restituer pour le cinéma le meilleur de ces mois passés sur les routes. Chroniqueur d’une époque où la musique symbolisait plus que jamais les changements sociaux, Pennebaker a ainsi suivi la tournée anglaise en 1965 de Bob Dylan (Don’t Look Back) et le concert mythique de David Bowie à l’Hammersmith Odeon de Londres en 1973 après la sortie de l’album Ziggy Stardust (Ziggy Stardust and the Spiders from Mars).

En 1988, c’est au tour des Anglais de Depeche Mode de faire appel au réalisateur pour immortaliser la tournée Music for the Masses, qui marque la consécration aux Etats-Unis du groupe emmené par Dave Gahan. A l’époque, le quatuor britannique ­occupe le ­devant de la scène pop avec U2 et ­Duran Duran. Mais ­Depeche Mode est encore méconnu outre-Atlantique jusqu’à cet album, Music for the ­Masses, et cette tournée triomphale achevée le 18 juin 1988 au Rose Bowl de Pasadena devant 80 000 personnes.

Depeche Mode 101 - Pleasure Little Treasure

Le film raconte deux histoires ­parallèles. La première est celle, classique, d’un groupe sur les routes – Dave Gahan, Martin Gore, ­Andrew Fletcher, Alan Wilder – et de leur équipe de management affairée à organiser les concerts, notamment celui, fameux, du Rose Bowl. Parmi les meilleurs moments de ce carnet de bord, la visite du groupe à Nashville, où manifestement les sonorités électroniques de Depeche Mode laissent les programmateurs radio indifférents. Anecdotes, confessions, interviews et moments intimes volés dans les coulisses ou dans les jets privés complètent ce compte rendu de tournée.

La deuxième histoire est plus ­originale. Les caméras suivent huit fans tirés au sort par la production pour accompagner leurs idoles aux Etats-Unis. Ce « film dans le film » permet de sortir le documentaire du simple objet pro­motionnel et de lui donner une ­dimension plus générationnelle.

Reste enfin la captation des ­concerts eux-mêmes. Sans esbroufe visuelle, Pennebaker restitue l’énergie scénique de Depeche Mode, sa puissance sonique et la prestance du chanteur Dave Gahan. Une prouesse avec un groupe dont trois des membres restent scotchés derrière leurs claviers durant tout le show. Cinq ans avant la tournée Violator, véritable chemin de croix pour le groupe (drogue, dissensions internes…), les quatre Anglais sont ici au sommet de leur forme.

101 : Depeche Mode, de Donn Alan Pennebaker, David Dawkins et Chris Hegedus (EU, 1989, 125 min).