Cécilia Berder, ici à Rio, a pris la troisième place des Mondiaux à Leipzig samedi. | ISSEI KATO / REUTERS

En argent en 2015 à Moscou, la sabreuse Cécilia Berder est montée samedi 22 juillet à Leipzig (Allemagne) sur son deuxième podium mondial individuel consécutif, avec le bronze autour du cou, se faufilant à merveille dans la brèche créée par l’hécatombe des favorites.

Cette médaille de la Bretonne de 27 ans vient s’ajouter aux deux autres, déjà de bronze, décrochées vendredi par Ysaora Thibus au fleuret et Vincent Anstett au sabre, alors que la Fédération avait fixé à quatre médailles, dont deux titres, l’objectif pour ces Mondiaux.

« Il y a plein de choses dans ma tête. Une médaille en grand championnat, c’est d’une intensité folle. Je la prends ! », a expliqué Berder après sa demi-finale perdue contre l’Ukrainienne Olga Kharlan, qui est allée chercher un troisième titre mondial (après 2013 et 2014) en soirée, contre la Tunisienne Azza Besbes (15-5).

Berder récidive

Berder a tangué, au premier tour ou en huitièmes de finale, avec des victoires à l’arraché 15 touches à 14, mais une fois venu le moment de se battre pour le podium, la native de Morlaix a retrouvé toute sa solidité pour s’imposer en quarts.

Diplômée de journalisme, Berder est une voix connue des auditeurs du service public, puisqu’elle tient chaque samedi depuis deux ans une chronique sur France Info : la première année a été consacrée à la façon dont la vie de sportif de haut niveau et celle du commun des mortels se rapprochent ; la seconde à la candidature de Paris aux JO 2024 et à son impact sur la vie quotidienne.

Leader de l’équipe de sabre, elle a tenu à dédier sa médaille à son équipière Sara Balzer, gravement blessée au genou gauche (rupture complète du ligament croisé antérieur) sur un appui lors de son huitième de finale contre l’Italienne Irene Vecchi, alors qu’elle menait 8-5.

Borel éliminé d’entrée

« Ca a été d’une violence en chambre d’appel. Quand vous voyez votre collègue comme ça alors que vous êtes en chambre d’appel… On a pleuré. Je n’avais que Sara dans la tête », a-t-elle expliqué à la fin de la compétition.

Pour l’escrime française, la journée avait débuté par une douche froide, avec l’élimination de son meilleur atout pour un titre mondial en individuel, Yannick Borel (numéro 1 mondial), dès le premier tour, contre le Suisse Georg Kuhn. Il avait pourtant facilement battu Kuhn il y a six semaines à Tbilissi, sur la route de son deuxième titre consécutif de champion d’Europe.

« J’étais clairement venu pour le titre. Au moins parvenir en demi-finale, c’était le minimum de mes espérances. Je suis resté sur le même schéma, c’est sûrement l’erreur », a expliqué le Guadeloupéen après son élimination.

Les épéistes, qui représentaient de grosses chances de médaille en individuel, restent à quai, puisque Daniel Jérent et Jean-Michel Lucenay se sont inclinés à la touche décisive (15-14) en quart de finale, respectivement contre l’Italien Paolo Pizzo et l’Estonien Nikolaï Novosjolov, les deux finalistes, le titre revenant à Pizzo.