Fin de non recevoir. L’Iran a rejeté, samedi 22 juillet, les demandes de la Maison Blanche de relâcher des Américains détenus dans la République islamique en arguant que les autorités n’avaient pas de contrôle sur le pouvoir judiciaire.

« Le pouvoir judiciaire, les tribunaux et les juges sont totalement indépendants, comme c’est le cas dans tout autre pays », a déclaré le porte-parole du ministère des affaires étrangères.

La Maison Blanche a sommé vendredi Téhéran de rapatrier rapidement des Américains détenus en Iran, sous peine de se voir infliger de « nouvelles » sanctions.

La mise en garde intervient dans un contexte de tensions entre Washington et Téhéran, quelques jours après que Donald Trump a annoncé une nouvelle série de sanctions contre l’Iran, sans toutefois revenir sur l’accord nucléaire de juillet 2015.

« Le président [Donald] Trump est prêt à infliger de nouvelles et sérieuses conséquences à l’Iran à moins que tous les citoyens Américains injustement emprisonnés ne soient libérés et rendus », a écrit l’exécutif américain dans un communiqué.

Le porte-parole des affaires étrangères iraniennes a dénoncé un « communiqué interventionniste et menaçant », affirmant qu’« il n’aurait aucun effet sur la volonté et la détermination du système judiciaire de juger et punir les criminels et ceux qui violent les lois du pays et la sécurité nationale ».

Tensions grandissantes

La mise en garde de Washington, qui n’a plus de relations diplomatiques avec Téhéran depuis 1980, est intervenue à la suite de la condamnation à 10 ans de prison d’un ressortissant américain annoncée dimanche dernier par les autorités judiciaires iraniennes.

« Pendant près de 40 ans, l’Iran a utilisé les détentions et les prises d’otage comme des instruments de la politique d’Etat, une pratique qui continue à ce jour avec la condamnation de Xiyue Wang à 10 ans de prison », a accusé vendredi la Maison Blanche.

Elle cite également l’homme d’affaires Siamak Namazi et son père Mohammad Bagher Namazi, deux ressortissants irano-américains condamnés en octobre 2016 à 10 ans de prison pour « espionnage » au profit de Washington.

Les Etats-Unis demandent aussi de longue date la libération de Robert Levinson, ancien agent du FBI, porté disparu en Iran depuis 2007.

« Comme annoncé aux responsables américains à plusieurs reprises, le dénommé Robert Levinson s’est rendu en Iran il y a plusieurs années, et l’Iran ne dispose d’aucune nouvelle information sur son sort depuis qu’il a quitté le territoire iranien », a affirmé le porte-parole de la diplomatie iranienne. Il a d’autre part critiqué la détention « infondée » aux Etats-Unis de plusieurs Iraniens ces dernières années.