Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, à Ankara, le 16 juillet. | UMIT BEKTAS / REUTERS

Alors que les relations entre ces deux partenaires au sein de l’OTAN se sont encore envenimées cette semaine, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a sommé l’Allemagne, lors d’une conférence de presse à Istanbul, dimanche 23 juillet, de ne « pas se mêler des affaires intérieures » de son pays.

Berlin, excédé par l’interpellation à Istanbul de défenseurs des droits de l’Homme, dont un Allemand, a annoncé jeudi une « réorientation » de sa politique vis-à-vis de la Turquie, avec des mesures qui risquent de pénaliser économiquement son partenaire historique.

« Nous ne pouvons pas accepter ce qui se passe en Turquie », a tonné de son côté le président allemand, Frank-Walter Steinmeier, lors d’un entretien à la chaîne publique ZDF diffusé dimanche, selon des extraits de l’interview.

« Des affabulations »

Les rapports entre Ankara et Berlin se sont dégradés ces derniers mois, mais la brouille entre les deux pays a pris une tournure d’une rare gravité après que l’Allemagne a décidé de jouer la carte de l’économie pour mettre la pression sur la Turquie.

Les mesures envisagées par Berlin incluent notamment un réexamen des garanties, prêts ou aides qu’apportent le gouvernement allemand ou l’Union européenne aux exportations ou aux investissements dans le pays.

Cette perspective semble avoir inquiété les dirigeants turcs, qui se relaient depuis plusieurs jours pour tenter de rassurer les investisseurs allemands, en démentant notamment des informations de presse faisant état d’une liste de 68 groupes allemands ou cadres dirigeants d’entreprises accusés de soutien au « terrorisme » par Ankara.

« Il n’y a ni enquête, ni examen visant les entreprises allemandes qui sont présentes en Turquie. Ce sont des informations mensongères, erronées, des affabulations. Il n’y a rien de tel », a encore assuré dimanche M. Erdogan.