L’accès à un hôtel en cours de transformation en centre d’accueil pour migrants près de Tarbes a été muré lundi matin 24 juillet par des riverains qui protestent en particulier contre leur venue dans ce « quartier résidentiel », a-t-on appris de sources concordantes.

Quelques dizaines de riverains et commerçants ont construit un mur de 1,80 m de haut sur 18 m de long sur une parcelle située à l’entrée de l’ancien hôtel Formule 1 de Séméac (Hautes-Pyrénées), où habitent près de 5 000 personnes dans la banlieue de Tarbes, ont rapporté les organisateurs de cette action, qui s’est passée « sans incidents », a fait savoir la préfecture.

« Nous ne sommes pas contre l’accueil »

« Nous ne sommes pas contre l’accueil. Il faut faire quelque chose pour ces personnes en difficulté », a expliqué Laurent Teixeira, responsable du Collectif Séméac, qui regroupe les opposants au projet. « Mais il faut prendre également en compte les citoyens », a-t-il ajouté.

Cet hôtel Formule 1, appartenant au groupe AccorHotels, fait partie des 62 établissements premier prix de l’enseigne rachetés par la SNI (filiale de la Caisse des dépôts) pour devenir des structures d’hébergement et d’accueil, gérées par Adoma (ex-Sonacotra). La remise des clés doit avoir officiellement lieu mardi matin. Le collectif proteste en particulier contre la situation de l’hôtel, « dans une zone pavillonnaire », souligne Hugo Lacoue, buraliste à Séméac et membre du collectif.

Les opposants dénoncent également « l’opacité » du projet, monté « sans aucune concertation » avec la population locale, et « la précipitation », selon M. Teixeira. « Rien n’est prévu pour la vie au quotidien des migrants et des habitants de la commune et les structures municipales, comme les cantines et écoles, sont sous-dimensionnées », estime-t-il. Selon la préfecture, l’hôtel a une capacité d’accueil de 85 personnes.