Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, à sa sortie de Matignon, lundi 24 juillet. | BERTRAND GUAY / AFP

Philippe Martinez appelle les salariés à la mobilisation contre le projet de réforme du code du travail du gouvernement. « Ils ont décidé de casser le code du travail, qu’il y ait moins de droits pour les salariés, il faut que les salariés réagissent », a déclaré, lundi 24 juillet, le secrétaire général de la CGT en sortant d’une rencontre à Matignon avec le premier ministre, Edouard Philippe, et la ministre du travail, Muriel Pénicaud. Il a rappelé l’appel de la CGT « à une journée d’action le 12 septembre ».

Ce mot d’ordre de grève et de manifestations « donne le ton par rapport aux craintes que nous avons de ce que nous avons retenu de nos entretiens avec les services de la ministre » au cours des six dernières semaines, a avancé le syndicaliste. La rencontre de lundi a été « l’occasion pour nous de réaffirmer notre opposition à 99 % (…) de ce que nous avions entendu durant ces six heures de discussion », a rapporté M. Martinez.

« Ça va renforcer la précarité »

Le leader de la CGT estime notamment que « la place de la branche » professionnelle « n’est toujours pas réaffirmée » et qu’à l’avenir « l’accord d’entreprise remplacera le contrat de travail ».

« Pour des salariés, très concrètement, qui refuseront une augmentation du temps de travail ou une diminution de salaire prévue dans un accord d’entreprise, ce sera le licenciement. »

Concernant le futur barème des indemnités prud’homales en cas de licenciement abusif, « le juge ne pourra plus statuer en fonction de la situation réelle du salarié », déplore M. Martinez.

A propos du « CDI de chantier » – un contrat à durée indéterminé qui se termine une fois un chantier achevé –, que le gouvernement veut étendre au-delà du secteur de la construction, M. Martinez estime qu’il « va renforcer la précarité », appelant à « plutôt légiférer sur la diminution du recours à l’intérim ».

Philippe Martinez soutient qu’il ne voit aucune avancée dans le projet de loi du gouvernement, tout au plus des « reculs dans les reculs ». Le leader syndicaliste dit désormais attendre le texte des ordonnances pour « y voir plus clair ».