Donald Trump est revenu sur le systeme de santé devant une  vingtaine de "victimes de l’Obamacare" à la Maison blanche le 24 juillet 2017. | YURI GRIPAS / AFP

Les sénateurs américains devraient voter le 25 juillet pour décider d’ouvrir ou non les débats sur l’abrogation de la réforme du système de santé de Barack Obama, longtemps promise par les républicains. Mais le vote risque d’échouer.

Mettant son poids dans la balance, le président Donald Trump a une nouvelle fois reçu lundi à la Maison Blanche une vingtaine de « victimes » d’Obamacare, et a énuméré les conséquences néfastes, selon lui : augmentation des primes d’assurance… Obamacare, a-t-il dit, c’est « la mort ».

Il s’en est surtout pris clairement aux sénateurs de son camp qui s’opposent au projet car ils le trouvent trop dur, en raison des coupes budgétaires qui affecteraient des millions d’Américains pauvres.

Arithmétique implacable

« Chaque sénateur votant contre dit à l’Amérique que le cauchemar (d’Obamacare) est acceptable », a-t-il déclaré.

« Les républicains du Sénat tiennent leur chance de tenir leur promesse. Ils répètent depuis si longtemps, abroger et remplacer, abroger et remplacer. Ils peuvent enfin tenir leur promesse », a asséné Donald Trump.

Mais l’arithmétique du Sénat est implacable. Sur les 52 membres de la majorité républicaine, trois ont déclaré la semaine dernière qu’ils voteraient non lors du vote sur la motion visant à mettre une abrogation « sèche » à l’ordre du jour. On ignorait aussi si le sénateur républicain John McCain, absent pour traiter son cancer du cerveau, serait en mesure de venir voter en personne.

Aucun texte ne peut être examiné sans un premier vote autorisant l’ouverture des débats.

Puisque les 48 démocrates de l’opposition voteront non, les républicains ne peuvent se permettre que deux défections. Le vice-président Mike Pence, selon la Constitution, peut apporter la 51e voix en cas d’égalité 50-50.

Les sénatrices contre

Une fois que le texte est à l’ordre du jour, les sénateurs pourront déposer des amendements et réécrire de facto toute la loi pour « remplacer » Obamacare, mais les républicains modérés font si peu confiance aux chefs de groupe qu’ils refusent, à ce stade, de laisser les débats commencer.

Les négociations, en coulisses, sont intenses pour rattraper les sénatrices qui ont torpillé l’initiative républicaine la semaine dernière en annonçant leur opposition.

L’une d’elles, républicaine, Shelley Moore Capito, reçoit ainsi lundi soir la visite du président américain dans son Etat de Virginie occidentale, l’un des plus pauvres du pays, où les habitants ont le plus à perdre d’une abrogation d’Obamacare.

Le dirigeant cajole et menace à la fois ses alliés du Congrès pour les forcer à voter pour remplacer Obamacare par une réforme républicaine. Il a laissé entendre que les rebelles pourraient subir des représailles politiques au moment de leur réélection.