La rupture se poursuit entre Donald Trump et le ministre de la justice américain, Jeff Sessions. « Je suis très déçu » par M. Sessions, a déclaré le président américain dans une interview au Wall Street Journal, publiée mardi 25 juillet.

Après avoir lui avoir adressé de nombreuses critiques, M. Trump a cependant refusé de dire s’il allait démettre le ministre de ses fonctions. « Le temps nous le dira », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse. « Je veux qu’il soit plus dur », a-t-il averti, lui demandant notamment de sévir contre « les fuites qui sortent des agences de renseignement ».

Lundi soir, il avait accusé M. Sessions d’avoir tenu une « position très faible » face à son ancienne rivale, la démocrate Hillary Clinton, dans l’affaire des e-mails.

En conflit à propos de l’« affaire russe »

M. Trump a reproché à Jeff Sessions de s’être récusé dans l’enquête du FBI concernant les ingérences russes dans la campagne présidentielle. « Comment pouvez-vous accepter un poste et ensuite vous récuser ? S’il s’était récusé avant de prendre le poste, j’aurais dit : “Merci Jeff, mais je ne vais pas vous prendre” », a-t-il fait savoir une semaine plus tôt dans le New York Times.

Il lui a également reproché de ne pas avoir fait front contre la nomination d’un procureur spécial dans cette enquête. Face à ces accusations, le ministre de la justice avait rétorqué qu’il prévoyait de rester à son poste « aussi longtemps que ce sera approprié ».

Les attaques du président américain contre Jeff Sessions ont provoqué l’ire de certains commentateurs républicains, comme le présentateur de radio conservateur Rush Limbaugh, qui a fait savoir qu’il « détestait le voir traité ainsi ». « Attaquer Jeff Sessions était… un acte inutile et autodestructeur », a jugé un présentateur de la chaîne Fox News, Tucker Carlson.