Un migrant dort près de la porte de la Chapelle, à Paris. | PASCAL ROSSIGNOL / REUTERS

Un mur de 1,80 mètre de haut sur 18 mètres de long avait été érigé par des riverains pour protester contre la transformation d’un hôtel de leur « quartier résidentiel » en centre d’accueil pour migrants. « Un symbole très choquant », du propre aveu du responsable du collectif qui en était à l’origine.

Deux jours après avoir construit ce mur bloquant l’accès à un hôtel destiné à accueillir des demandeurs d’asile, à Séméas, près de Tarbes, ces opposants l’ont finalement eux-mêmes détruit. Une destruction confirmée par la préfecture.

« Ce [mercredi] matin, on l’a fait tomber. On avait fait des propositions qui ont été acceptées par l’Adoma [ex-Sonacotra, qui va gérer le centre d’accueil]. On est satisfaits », a déclaré le responsable du collectif d’opposants, Laurent Teixeira.

« Nos propositions ont été validées par l’Adoma et sont relatives à la scolarisation des enfants dès la rentrée et à des discussions régulières avec les différents acteurs. L’Adoma mettra les moyens nécessaires, notamment en personnel » pour un bon fonctionnement du centre d’accueil, a-t-il ajouté.

« On n’est pas des antimigrants »

« Choquant », a reconnu M. Teixeira, ce mur « a permis que le centre se fasse dans les meilleures conditions. On a réussi à les alerter », estime-t-il. Et d’assurer : « On n’est pas des antimigrants ». Si les demandeurs d’asile « sont heureux » dans le centre, ils seront heureux de vivre avec la communauté qui les entoure, a-t-il souligné.

Situé à Séméac, commune de 5 000 habitants de la banlieue de Tarbes, cet hôtel Formule 1 dont l’accès avait été bloqué fait partie des 62 établissements à bas coût du groupe AccorHotels rachetés par la SNI (filiale de la Caisse des dépôts) pour devenir des structures d’hébergement et d’accueil, gérées par Adoma.

Ce nouveau dispositif d’hébergement de migrants dans des hôtels à bas coût, à l’initiative du ministère de l’intérieur, a commencé à faire des vagues dans certaines communes. Mais c’est la première fois qu’une action aussi symbolique était entreprise par des riverains.