Dominique Alderweireld, dit « Dodo la Saumure », connu pour avoir comparu dans l’affaire du Carlton en 2015, a été placé sous mandat d’arrêt mercredi 26 juillet en Belgique. Lui et sa compagne, Béatrice Legrain, ont été inculpés de traite d’êtres humains, de fraude à l’Office national de sécurité sociale (ONSS, l’équivalent de l’Urssaf en Belgique) ainsi que de bris de scellés placés sur deux maisons closes, a expliqué jeudi 27 juillet Charles-Eric Clesse, le procureur belge chargé du droit pénal du travail de la région francophone du Hainaut (sud-ouest du pays).

De nationalité française et tenancier de maisons closes en Belgique, Dominique Alderweireld exerçait ses activités à Tournai et dans la région, tout près de la frontière française. « Plusieurs filles avaient été contrôlées sans être déclarées à l’ONSS et certaines d’entre elles étaient en séjour illégal en Belgique », a précisé M. Clesse.

Parmi la vingtaine de femmes qui travaillaient dans les deux établissements du couple, certaines étaient françaises, d’autres venaient d’Europe de l’Est, a affirmé le procureur. « Il y avait également une Belge, mère chômeuse de cinq enfants, et l’on peut imaginer qu’il abusait de sa situation précaire », a poursuivi le procureur.

« Dodo la Saumure » comparaîtra vendredi

« A quatre reprises, M. Alderweireld a brisé les scellés placés sur ses deux établissements, l’un à Tournai, en face du commissariat de police, l’autre dans un village des environs », a ajouté M. Clesse. M. Alderweireld, qui a été incarcéré, comparaîtra vendredi matin devant une chambre du conseil qui doit statuer sur son sort.

Le proxénète est passible d’une amende – pouvant aller de 4 800 à 48 000 euros par jeune femme exploitée – ainsi que d’une peine de six mois à trois ans d’emprisonnement, selon M. Clesse. En septembre 2013, la cour d’appel du Hainaut avait déjà condamné « Dodo la Saumure » à cinq ans de prison avec sursis pour proxénétisme.

Accusé de proxénétisme aggravé dans le procès du Carlton à Lille – hôtel où plusieurs notables, dont Dominique Strauss-Kahn, avaient profité de services de prostituées –, il avait été relaxé en juin 2015.

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