Alain Martineau, dirigeant de l’emboutisseur GMD, est le seul repreneur en lice pour l’équipementier creusois GM&S. | PASCAL LACHENAUD / AFP

Il s’est présenté en « sauveur ». « Je viens sauver 120 emplois, je ne viens pas casser 150 emplois », a fait valoir Alain Martineau. Le dirigeant de l’emboutisseur GMD, seul repreneur en lice pour l’équipementier creusois GM&S, est venu jeudi 27 juillet à la rencontre des salariés à La Souterraine (Creuse), en quête d’adhésion à son offre de reprise partielle.

« Il est important de rencontrer les salariés. Je vais essayer de les convaincre de l’intérêt de l’offre », a insisté le repreneur potentiel, à son arrivée peu après 10 h 30 dans le calme, dans l’usine de facto inactive depuis mi-juin, où vaquaient les salariés de GM&S. Il a aussitôt commencé une visite guidée de l’usine. Il devait ensuite s’entretenir avec des élus du personnel et les administrateurs.

GM&S, placé en décembre en redressement judiciaire, son troisième en huit ans après une succession de reprises éphémères et néfastes, a été placé en liquidation le 30 juin dernier. Le tribunal de commerce de Poitiers a prolongé l’activité jusqu’au 31 juillet, date à laquelle il doit statuer sur la seule offre de reprise sur la table, celle de GMD.

GMD veut racheter les locaux

Les négociations des dernières semaines ont permis de lever des conditions suspensives auquelles GMD liait son offre, notamment des garanties de commandes de PSA et Renault – principaux clients de GM&S –, d’investissements sur le site – partagé entre l’Etat, PSA et Renault –, et l’aspect foncier-immobilier.

GMD entend à présent racheter les murs de GM&S pour un million d’euros, a rappelé M. Martineau jeudi matin, ajoutant que cet « achat des murs est un signe positif, car cela veut dire qu’on ne va pas s’en aller, qu’on reste là ».

Du point de vue du ministère de l’économie, actif sur le dossier – Bruno Le Maire s’est rendu à La Souterraine la semaine dernière – l’adhésion des salariés reste « la dernière condition suspensive » à la reprise du site. Il a appelé le personnel lundi à « considérer favorablement » l’offre de GMD.

Mais les salariés disent « réfléchir ». Ils restent convaincus que le repreneur peut mieux faire en termes d’emploi que les 120 maintenus – en réalité 112 CDI et 8 CDD soulignent-ils –, et déterminés à obtenir le meilleur accompagnement possible pour ceux qui partiront.