Le film français le plus cher (pour une production indépendante) de l’histoire est sorti le 26 juillet en France. Parce que son budget atteint 180 millions d’euros, parce que c’est une adaptation internationale d’un trésor de la culture française, parce que c’est le projet de cœur de Luc Besson, vendu et marketté en tant que tel, Valérian et la Cité de mille planètes ne pouvait pas laisser indifférent.

Après une sortie complètement ratée aux Etats-Unis et la chute conséquente de l’action d’Europacorp en Bourse, Valérian semblait entouré d’une aura de défaite. Ses premières heures d’existence dans les salles françaises ont été auscultées en temps réel. Mais contrairement à un autre film très-attendu-dont-on-n’attendait-pas-forcément-grand-chose (remember Les Visiteurs 3), les critiques ont été moins totalement négatives que n’aurait pu laisser présager sa hype. Elles ont même parfois été dithyrambiques (pour des raisons artistiques, esthétiques, morales ou… financières).

Ceci est un résumé d’un film, qu’on n’a pas vu, avec les plus belles phrases de ceux qui l’ont vu.

La (très) longue analogie culinaire

« On a souvent l’impression de voir bouillonner dans une marmite un peu dégueu des centaines d’ingrédients incompatibles cherchant à concilier des saveurs et des goûts qui ne demandent qu’à sauver leur peau avant d’être abolis dans ce brouet. »
« Libération »

La nostalgie

« Au-delà de l’amour pour le bling tendance années 1980 (“Star Wars”, “Blade Runner”, “Star Trek”, “Avatar”, “The Edge of Tomorrow”, “Total Recall”) qu’elle révèle, cette profusion bigarrée a quelque chose de triste. »
« Le Monde »

L’analyse géopolitique et patriotique

« On ressort de “Valérian” avec des ailes aux pieds, sachant que cette œuvre hors du commun, qui innove à chaque scène, est l’antiblockbuster américain. Elle porte en elle un ADN européen unique et est menée tambour battant par un petit couple bien français. »
« Le Figaro »

Le compliment un peu forcé

« L’un dans l’autre, avec son charme de blockbuster à la fois rutilant et pas tout à fait aux normes, “Valérian”… ne démérite pas. »
« Les Inrocks »

Le compliment sincère

« Le scénario est simpliste : le bien, le mal, avec des flash-back pour être sûr que tout le monde a bien compris. Mais il y a quelque chose qui fait un bien fou dans ce blockbuster : la candeur. »
« Télérama »

Sans se mouiller vraiment

« Un geste de cinoche démesuré, mégalo, sincère et unique, qui porte la marque de son auteur à chaque plan, pour le meilleur comme pour le pire. »
« Première »

L’indigestion

« C’est même visuellement si riche qu’on sort de là aussi heureux qu’épuisé. »
« L’Express »

L’avis (un peu) intéressé

« Un récit spectaculaire, plein de fantaisie et de fraîcheur. »
« Le JDD », interview exclusive oblige

L’auto-promo très intéressée

« Luc Besson revendiquait dans nos pages avoir voulu faire un film familial, sur ce plan-là c’est très réussi. »
« GQ », portrait exclusif oblige

L’auto-promo qu’on ne fait même plus semblant de faire passer pour une critique

« Un film à voir pour tout public, il n’y a pas de sang, pas de vulgarité, on peut y aller en famille. Merci beaucoup, Luc Besson. »
TF1, co-productrice du film, qui a invité Besson sur le JT, en plus d’une émission et d’un documentaire dédiés.

Le baiser de la mort américain

« L’euro-trash est de retour, et la science-fiction va devoir panser ses plaies pendant un moment. »
Un journaliste de « Hollywood Reporter » qui a dé-tes-té et a visiblement donné le ton aux Etats-Unis, où la vision de Besson est passée au-dessus des têtes.