Au lendemain des tweets du président américain, Donald Trump, annonçant que les personnes transgenres ne pourront plus servir dans l’armée, le chef d’état-major, Joseph Dunford, a assuré qu’aucune réforme n’avait été lancée pour le moment par le ministère de la défense.

Il a ajouté que le Pentagone attendait que la Maison Blanche et le ministre de la défense, Jim Mattis, communiquent formellement sur le sujet. « En attendant, nous continuerons à traiter tous nos personnels avec respect », a fait savoir le général Dunford dans une lettre adressée à la hiérarchie militaire et obtenue par plusieurs médias américains.

Le chef de l’état-major a ainsi temporairement levé les doutes qui entouraient la situation immédiate des personnes concernées. Selon le ministère de la défense, il y aurait de 2 500 à 7 000 personnes transgenres parmi les 1,3 million de militaires américains en activité.

« Et de manière tout aussi importante, en raison des combats que nous menons et des défis auxquels nous devons faire face, nous allons rester concentrés sur l’accomplissement des missions qui nous ont été assignées », souligne le général.

Une annonce informelle

Le président Trump a déclaré mercredi sur son compte Twitter que « le gouvernement des Etats-Unis n’acceptera pas ou n’autorisera pas les personnes transgenres à servir dans un quelconque service de l’armée américaine », en raison de « coûts médicaux énormes ». Selon un rapport publié par l’entreprise RAND, les soins nécessaires aux personnes transgenres ne représenteraient toutefois qu’une augmentation de 2,4 à 8,4 millions de dollars pour le budget santé de l’armée.

Au début du mois, le secrétaire à la défense, James Mattis, avait annoncé qu’il retardait de six mois, au 1er janvier 2018, l’ouverture du recrutement militaire américain aux personnes transgenres, décidée par Barack Obama.

Les déclarations, jeudi, du plus haut gradé de l’armée américaine et l’annonce informelle du président sèment le doute sur le degré de concertation qui a précédé la décision de Donald Trump, qui assurait pourtant avoir discuté de cette mesure avec ses « généraux et des experts militaires ».

La décision du président américain a, en tout cas, provoqué l’ire et l’inquiétude des militaires transgenres. « Mon cœur souffre pour tous les soldats et marins transgenres, qui ont tout donné pour ce pays et dont la carrière est balayée par un tweet négligent », a déclaré dans le Time Alaina Kupec, qui a rejoint la Navy dans les années 1990.

Exclusion de l’armée : les personnes transgenres sous le choc après les propos de Donald Trump
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