Jacques Chirac et d’autres personnalités aux funérailles de Philippe Bouissou, victime de l’attentat de la rue Copernic. | GEORGES GOBET / AFP

C’était l’une des plus anciennes enquêtes encore en cours à Paris. Trente-sept ans après les faits, les juges d’instruction ont terminé leurs investigations dans l’enquête sur l’attentat à la bombe quifit quatre morts et une quarantaine de blessés, le 3 octobre 1980, devant la synagogue parisienne de la rue Copernic, selon des sources proches de l’enquête. « La fin des investigations a été notifiée aux parties ce vendredi », ont-elles précisé, vendredi 28 juillet.

L’enquête des juges d’instruction, l’une des plus anciennes encore en cours à Paris, a attribué l’attentat, non revendiqué, au Front populaire de libération de la Palestine-Opérations spéciales (FPLP-OS), un groupe né d’une scission du FPLP, et les renseignements français avaient identifié Hassan Diab comme celui qui avait confectionné l’engin explosif, caché sur une moto.

Extradé en novembre 2014 du Canada, où il était devenu professeur de sociologie, Hassan Diab, né au Liban, avait été mis en examen et placé en détention provisoire. Depuis, il clame son innocence et est au cœur d’une bataille judiciaire entre le parquet de Paris et les juges.

Délai de quarante jours

Hassan Diab, le 24 mai 2016. | BERTRAND GUAY / AFP

Ces derniers ont ordonné à quatre reprises sa remise en liberté, avec assignation à résidence et port d’un bracelet électronique, estimant qu’il existait « des éléments concordants » tendant à établir qu’il ne pouvait se trouver à Paris au moment de l’attentat. A chaque fois, le parquet de Paris a fait immédiatement appel et la cour d’appel a décidé de prolonger la détention d’Hassan Diab.

La clôture de l’enquête ouvre un délai de quarante jours durant lequel les parties peuvent faire de nouvelles demandes d’actes, avant les réquisitions du parquet et la décision finale des juges d’instruction sur un éventuel procès.

Plusieurs éléments à charge avaient nourri l’enquête : la ressemblance du suspect avec des portraits-robots réalisés à l’époque, la découverte d’un passeport à son nom avec des tampons d’entrée et de sortie d’Espagne, d’où serait parti le commando, des expertises graphologiques ou encore le témoignage d’un couple le mettant en cause comme appartenant aux groupes palestiniens au début des années 1980.

Mais Hassan Diab assure qu’il se trouvait à Beyrouth lors des faits, pour passer ses examens à l’université, et avait donné les noms de deux femmes ayant révisé les épreuves avec lui. Ces deux témoins ont corroboré sa version. Son ex-épouse, Nawal Copty, a également affirmé qu’il était au Liban le 28 septembre 1980, cinq jours avant l’attentat. Or, pour l’accusation, il se trouvait déjà en Europe à cette date.