Nawaz Sharif avait déjà été contraint à la démission en raison d’accusations de corruption en 1993. | Caren Firouz / REUTERS

La Cour suprême du Pakistan a rendu, vendredi 28 juillet, un arrêt prononçant la « disqualification » du premier ministre, Nawaz Sharif, et sa destitution de fait à la suite d’une affaire de corruption.

« Il est disqualifié en tant que député au Parlement et a donc cessé d’occuper le poste de premier ministre », a déclaré le juge Ejaz Afzal Khan devant une foule compacte réunie au siège de la Cour. L’arrêt ordonne aussi à l’autorité anticorruption de lancer une nouvelle enquête sur les soupçons pesant sur M. Sharif.

La Cour a pris sa décision sur la base des travaux d’une commission d’enquête mise sur pied à la suite de la révélation du scandale par les « Panama papers » l’an dernier. Il est reproché au premier ministre, Nawaz Sharif, d’avoir caché la vérité sur les sociétés et biens immobiliers détenus par l’intermédiaire de holdings offshore par ses enfants, notamment sa fille Maryam Nawaz, pressentie comme son héritière en politique.

Des années d’exil

C’est la deuxième fois dans l’histoire du Pakistan qu’un premier ministre en poste est destitué par une intervention de la Cour suprême. La première fois remonte à 2012, lorsqu’elle avait condamné Raza Gilani pour outrage à la justice car il avait refusé de rouvrir une enquête pour corruption contre le président d’alors, Asif Zardari.

M. Sharif n’aura ainsi mené à terme aucun de ses trois mandats comme chef du gouvernement. Il avait déjà été contraint à la démission en raison d’accusations de corruption en 1993. Son deuxième mandat, démarré en 1997, avait, lui aussi, tourné court en 1999 suite à un coup d’Etat militaire et M. Sharif avait été contraint à plusieurs années d’exil en Arabie saoudite.