La Corée du Nord serait désormais en mesure de frapper New York ou Washington. | AP

« Je suis très déçu par la Chine », a tweeté samedi 29 juillet Donald Trump, au lendemain d’un tir de missile balistique intercontinental (ICBM) par la Corée du Nord. Le président américain reproche à Pékin, allié de Pyongyang, de laisser le régime de Kim Jong-Un de développer des armes capables de frapper les Etats-Unis.

« Nous ne permettrons plus que cela continue », avertit Donald Trump. La Chine, qui a condamné le lancement de vendredi, estime que seul le dialogue pourra infléchir la position du dirigeant nord-coréen. Le leader communiste assure que l’ensemble du territoire des Etats-Unis est désormais « à portée de tir (…) n’importe où, n’importe quand », y compris la côte est.

Pyongyang pourrait avoir réussi à miniaturiser des charges jusqu’à 750 kg, ce qui donnerait une portée de 10,000 km à un missile. « En tenant compte de la rotation de la Terre, cela signifie qu’il pourrait atteindre non seulement des villes de l’ouest mais également New York et Washington », a expliqué à l’AFP Kim Dong-Yub, de l’Institut des études extrême-orientales de l’Université Kyungnam.

La Corée du Sud relance son bouclier antimissiles

Le secrétaire d’Etat américain Rex Tillerson considère pour sa part qu’« en tant que soutiens économiques du programme nucléaire balistique » de Pyongyang, Pékin, et également Moscou, portaient une « responsabilité spéciale » dans l’aggravation de cette menace. Il s’agissait du deuxième test réussi en un mois pour la Corée du Nord.

L’armée américaine a annoncé dimanche que deux bombardiers de l’US Air Force avaient survolé samedi la péninsule coréenne. Les avions, des B-1B, ont décollé d’une base américaine de l’île de Guam avant d’être rejoints pendant l’exercice par des avions de combat japonais et sud-coréens.

« La Corée du Nord reste la menace la plus urgente à la stabilité régionale », a déclaré le général Terrence J. O’Shaughnessy, à la tête de l’aviation américaine dans le Pacifique. « Nous sommes prêts à répondre par une force rapide, mortelle et écrasante à l’heure et à l’endroit de notre choix », a-t-il prévenu.

La Corée du Sud a quant à elle annoncé samedi qu’elle comptait accélérer sur son territoire le déploiement, gelé en juin, du bouclier antimissiles américain Thaad (Terminal High Altitude Area Defense). Ce déploiement « ne fera que compliquer ces problèmes », selon un communiqué du ministère chinois des Affaires étrangères.

L’agence nord-coréenne KCNA a pour sa part publié un communiqué samedi promettant, comme d’autres fois par le passé, « un sort misérable » au gouvernement de la Corée du Sud s’il poursuit son objectif de déploiement du Thaad.