Un bureau de vote au Sénégal, dimanche 30 juillet. / AFP / SEYLLOU | SEYLLOU / AFP

La coalition menée par le parti du chef de l’Etat sénégalais, Macky Sall, a revendiqué lundi 31 juillet une large victoire aux élections législatives. Un résultat qui, s’il est confirmé officiellement, renforce ses chances pour la présidentielle de 2019.

La majorité présidentielle « est sortie victorieuse » du scrutin de dimanche « en raflant tous les départements » à l’exception de trois d’entre eux, a déclaré le premier ministre, Mahammed Boun Abdallah Dionne, sa tête de liste. Les trois départements, sur les 45 que compte le pays, où elle serait devancée sont « Kédougou, Saraya et, probablement, Mbacké », selon M. Dionne, qui estime que sa liste « a été plébiscitée par les Sénégalais ».

« Hold-up électoral »

Mais la coalition dirigée par le maire de Dakar, Khalifa Sall, en prison depuis mars pour détournement de fonds publics présumé, a contesté la victoire de la majorité présidentielle dans la capitale et revendiqué y avoir remporté le scrutin. Notre « victoire à Dakar est sans contestation » et « aussi claire que le soleil à midi », a déclaré lundi Cheikh Guèye, un responsable de la coalition du maire de Dakar. « Nous ferons face aussi bien sur le plan politique que juridique. Nous n’accepterons pas le hold-up électoral », a ajouté M. Guèye.

A Mbacké, la coalition dirigée par l’ex-président Abdoulaye Wade (2000-2012) est sortie victorieuse du scrutin, selon l’agence de presse sénégalaise APS.

Le taux de participation a été officiellement de près de 54 %, en hausse par rapport à 2012, année où les législatives avaient eu lieu dans la foulée de la présidentielle, remportée par Macky Sall face au sortant Abdoulaye Wade. Les résultats officiels du scrutin doivent être légalement publiés d’ici à mardi à midi au niveau de chaque commission départementale.

« Les élections les plus mal organisées »

Ces législatives ont été marquées par une présence record de 47 listes, contre 24 en 2012. Le scrutin a par ailleurs été perturbé par des difficultés d’organisation – de nombreux électeurs n’ayant pu retirer leurs cartes pour voter – et par d’importantes pluies saisonnières.

« Ce sont les élections les plus mal organisées depuis l’indépendance » en 1960 de cette ex-colonie française réputée démocratique, a déclaré lundi Bamba Fall, un responsable de la coalition du maire de Dakar. Plus de 6,2 millions d’électeurs étaient appelés aux urnes dans quelque 14 000 bureaux au Sénégal et dans huit « départements de l’étranger ».

Sur 165 sièges de l’Assemblée, élue pour cinq ans, 105, dont les 15 de la diaspora, seront pourvus au scrutin majoritaire, un système favorisant le parti arrivé premier dans chaque département, puisqu’il en raflera tous les sièges. Soixante autres sièges seront répartis à la proportionnelle.