L’ambassade d’Irak à Kaboul a été la cible, lundi 31 juillet, d’une attaque menée par quatre assaillants et revendiquée par l’organisation Etat islamique (EI).

« Un premier kamikaze s’est fait exploser à l’entrée de l’enceinte et trois autres se sont frayé un chemin à l’intérieur » peu après onze heures ce matin, a fait savoir le ministère afghan de l’intérieur. Selon un responsable de la sécurité, les forces spéciales sont intervenues « et les civils riverains ont été évacués ».

Le ministère a annoncé la fin de l’attaque peu après 15 h 30, déclarant que « tous les assaillants [avaient] été tués ». Le communiqué précise que « les diplomates irakiens ont été évacués en lieu sûr, aucun n’a été blessé ».

Le nombre des victimes reste cependant incertain. Si le ministère afghan de l’intérieur ne fait état que d’un policier blessé, le porte-parole du ministère irakien des affaires étrangères, Ahmed Jamal, a parlé de « deux morts, deux gardes afghans » tués durant l’attaque.

« Un message à de nombreux Etats »

Cette attaque survient alors que l’EI subit d’importants revers en Irak et en Syrie. Le 13 juillet, le chargé d’affaires irakien à Kaboul avait donné une conférence de presse « à l’occasion de la victoire de nos forces armées (…) dans la ville de Mossoul », reprise à l’EI. L’organisation sévit aussi en Afghanistan où elle a revendiqué de nombreux attentats depuis un an.

Hormis une attaque contre le consulat italien du Caire, en 2015, l’attaque de Kaboul est la première menée directement à l’intérieur d’une chancellerie.

L’EI « veut envoyer un message à de nombreux Etats, pas seulement à l’Irak, pour prouver qu’il est présent partout (…) particulièrement après les victoires enregistrées par les forces de sécurité irakiennes », estime Essam Al-Fili, politologue irakien joint par l’AFP. « Attaquer des ambassades fait partie de la stratégie de ce genre de groupes, car [elles] représentent un symbole fort pour les Etats » touchés.

Dans un communiqué, le ministère afghan des affaires étrangères a « fermement condamné l’attaque contre l’ambassade irakienne ». Simultanément, à Bagdad, le ministère irakien déclarait « suivre la situation avec les autorités afghanes compétentes et des pays amis et examiner les mesures à prendre pour porter secours aux responsables de l’ambassade ».