Pravind Jugnauth, premier ministre mauricien, le 2 février. | NICHOLAS LARCHE / AFP

Un métro verra le jour à Maurice en septembre 2019. « C’est un rêve qui devient réalité pour la nation mauricienne », a déclaré le premier ministre, Pravind Jugnauth, lundi 31 juillet. La ligne relira la capitale, Port-Louis, à la ville de Curepipe, dans le centre de l’île, sur un tronçon de 26 kilomètres.

Les premiers travaux démarreront dès septembre 2017 avec une première tranche de 13 kilomètres reliant la capitale à Rose Hill. Elle sera opérationnelle en septembre 2019. Le deuxième tronçon, jusqu’à Curepipe, sera inauguré en 2021. Coût total de l’opération : 18,8 milliards de roupies mauriciennes, soit 460 millions d’euros. Cette somme est financée par le gouvernement indien à hauteur de 240 millions d’euros, et la construction de la ligne sera assurée par Larsen & Toubro, une compagnie indienne.

« Un surcoût pour les finances publiques »

L’enthousiasme du gouvernement tranche avec la colère des opposants au projet qui dénoncent son coût exorbitant. « Un surcoût pour les finances publiques », fustige Mahmad Kodabaccus, secrétaire général du Parti mauricien social-démocrate (PMSD). D’autres, comme l’Association plate-forme antimétro, représentée par Jayen Chellum, secrétaire général de l’Association des consommateurs de Maurice, ont manifesté lundi 31 juillet devant le Parlement, à Port-Louis. Ils dénoncent « le risque d’un endettement massif ».

Les opposants s’accordent tous sur une autre solution qui consiste à privilégier l’exploitation des bus en site propre et la modernisation des infrastructures routières. « Le bus sera moins coûteux et plus rentable que le métro », argue M. Kodabaccus. L’arrivée de ce nouveau mode de transport inquiète également les conducteurs de bus qui craignent pour leurs emplois. Une grève de la faim est prévue pour la fin de la semaine.

L’idée d’un métro léger à Maurice avait émergé en 1987. Le projet, qui a fait l’objet de plusieurs études de faisabilité, était sur le point d’être lancé par l’ancien gouvernement, avant les élections générales de décembre 2014, mais il avait été abandonné, car jugé trop coûteux. Il a été relancé en 2016 à la suite de la décision du gouvernement indien d’accorder une aide financière à cette ligne de métro très controversée.