Tim Cook a dû se justifier, après avoir accepté de retirer des VPN de l’App Store chinois. | RICHARD DREW / AP

Samedi 29 juillet, Apple a retiré de l’App Store chinois des VPN (Virtual Private Network – « réseau privé virtuel ») à la demande des autorités du pays, qui ont décidé de renforcer la censure à quelques semaines du congrès national du Parti communiste. Les VPN sont des logiciels permettant à leurs utilisateurs de se connecter sur des réseaux à l’étranger, et de contourner ainsi la censure imposée dans leur pays.

Mardi 1er août, Tim Cook, le patron d’Apple, a répondu aux critiques lors de la présentation des résultats trimestriels de l’entreprise. « Nous aurions préféré ne pas supprimer ces applications, mais, comme nous le faisons dans les autres pays, nous respectons la loi des pays où nous travaillons », a-t-il expliqué, selon des propos rapportés par le site spécialisé TechCrunch. « Nous croyons fortement que participer à l’économie et offrir des services aux consommateurs est dans l’intérêt des gens là-bas. »

« Nous pensons qu’il faut dialoguer avec les gouvernements, même quand nous ne sommes pas d’accord avec eux. Dans ce cas précis, nous espérons qu’avec le temps, les restrictions seront assouplies, car l’innovation se fonde vraiment sur la liberté de collaborer et de communiquer. »

Apple contre le FBI, une situation « très différente »

Certains détracteurs de l’entreprise ont aussi évoqué un paradoxe, en rappelant que l’an dernier, Apple s’était fermement opposée à une demande du FBI, au nom de la vie privée et de la sécurité des appareils de ses utilisateurs. L’agence fédérale avait demandé de déverrouiller l’iPhone d’un des terroristes de San Bernardino, ce à quoi l’entreprise s’était toujours refusée. Deux positionnements qui n’ont rien de contradictoires, se défend le patron d’Apple :

« Ce sont [deux situations] très différentes. Dans le cas des Etats-Unis, la loi américaine était de notre côté. Cela était très clair. Dans le cas de la Chine, la loi est également très claire. De la même manière que nous le ferions si les Etats-Unis changeaient la loi, nous devons la respecter dans les deux cas. Ce qui ne veut pas dire que nous ne pouvons pas donner notre point de vue, de la façon appropriée. C’est ce que nous faisons toujours. »